Le Soleil Mystique (couverture)
HIRAM DANS...
LE SOLEIL MYSTIQUE
Journal de la Maçonnerie Universelle
Paris, A. GOUBAUD ET COMPAGNIE
Rue Richelieu 92
1853
Extrait depuis la page 15 :
Troisième degré - Maître
Le nom mystique du maître est Epopte, ce qui veut dire : parfait voyant. Il porte aussi le nom de Gabaon, emprunté aux Gabaonites qui étaient les gardiens de l'arche d'alliance, emblème des traditions et de la science.
Le rameau d'or qui lui est remis est le symbole de son initiation; on trouverait la preuve de cette assertion dans les traditions antiques et dans les ingénieuses fictions de la poésie. Lorsqu'un maçon se présentait, en effet, dans une assemblée de haute science, interrogé sur sa qualité maçonniques, il répondait : L'acacia m'est connu. Le G. M. lui remettait alors une branche d'acacia. Elle remplaçait la branche de myrte que portaient les initiés de Memphis et d'Héliopolis, et le rameau d'or que Virgile place dans la main d'Enée n'a pas d'autre origine; mais l'histoire de la mort d'Hiram, qui forme la base de l'initiation au grade de maître, est controuvée, bien que ce personnage ait existé.
Hiram est, sous le rapport astronomique, l'emblème du soleil, le symbole de sa marche apparente. Sous celle légende allégorique, se cache l'expression de la grande et profonde loi palingénésique qui exige la mort violente de l'initiateur comme complément de l'initiation. Cette loi a sa consécration dans le mythe antique de Prométhée qui, pour avoir révélé aux hommes le feu sacré, a été enchaîné sur le Caucase et foudroyé par Jupiter.
Lorsqu'un maître se trouve dans un danger imminent et qu'il fait le signe de détresse en disant : A. M. L.enf. de la V., tout maître qui voit ce signe et entend ces paroles, est tenu, selon la règle naturelle et sacrée, de venir en aide à son frère.
C'est ici le lieu d'expliquer quelle est l'origine des enf. de la V.
L'an II du consulat de Probus et Paulianus, et l'an du Christ 257, fut celui de la naissance de Manès. Il y avait en Egypte, à cette époque, un homme appelé Seizium, parfaitement instruit des secrets des mages ; il avait une connaissance parfaite des hiéroglyphes, de la mythologie astronomique, et pratiquait la plus saine morale. Il composa quatre ouvrages, sous les titres de : Evangile, Chapitres, Mystères et Trésors.
Ferbulio, son disciple, hérita de sa fortune et de ses ouvrages; il se rendit en Palestine et chercha à y propager la secte des mages. Ayant éprouvé quelques persécutions, il se rendit en Perse, où il changea de nom et se lit appeler Budas.
Les prêtres de Mythra le persécutèrent encore ; il se retira alors chez une veuve où il mourut. Cette veuve, ayant acheté un esclave, l'adopta et lui donna le nom de Curbico. Ce jeune homme puisa une grande science dans les livres de Ferbulio, et à l'exemple de ce dernier, il changea son nom contre celui de Manès, qui signifie : conversation, et fonda la secte de ce nom.
Poursuivi par la haine de l'évêque Archelaus et du prêtre Marcellus, il s'était réfugié, pour y échapper, dans un petit château appelé Arabion, sur le fleuve Strenga. Ayant été dénoncé par un autre prêtre du nom de Triphon, au roi de Perse, celui-ci envoya 72 gardes pour s'emparer de la personne de Manès. Il fut, en effet, arrêté sur le pont du fleuve Strenga, au moment où il se rendait dans le petit bourg de Diodoride.
Le roi le condamna à être écorché vif, ce qui fut exécuté.
Telle fut la fin d'un des plus grands prophètes qui aient existé.
Ses principaux disciples, Thomas Budol et Comal, continuèrent à faire de nombreux prosélytes à sa doctrine, qui fut adoptée, plusieurs siècles après, par les chevaliers templiers. Ils en célébrèrent les mystères dans le plus profond secret, et prirent le nom de fils de la V., à l'instar de leur chef de secte dont ils symbolisèrent la mort sous le nom d'Hiram, architecte du temple de Salomon. ,
Le maître des francs-maçons se retrouve dans l’Osiris des Egyptiens, le Mythra des Perses, le Bacchus des Grecs et l'Atys des Phrygiens, dont ces peuples célébraient la passion, la mort et la résurrection, etc.
