WILLERMOZ De l'état primitif et de l'immensité de l'espace et du temps




DE L'ÉTAT PRIMITIF 

ET DE

L'IMMENSITÉ DE L'ESPACE ET DU TEMPS


Retranscription d'un manuscrit de

Jean-Baptiste Willermoz


L'immensité a pour centre la Divinité, cette immensité semblable à un cercle; la Divinité en occupe le centre, et ce cercle ou cette circonférence n'existe que par son centre : c'est de ce centre d'où rejaillit sur toutes les parties de la circonférence et de ces mêmes parties sur leur centre, les vertus et la puissance. Mais les plus approximées de ce centre et de proche en proche à celles-ci jusqu'aux plus éloignées leurs vertus et leurs puissances sont plus grandes ou moindres à raison de leur distance du centre.

Cette immensité existait uniquement avant la prévarication du pervers; ce n'est que depuis l'instant de sa prévarication qu'il y a eu un espace et un temps.

L'Etre suprême, l'Eternel a toujours existé en lui et par lui. Il ne peut se concevoir sans penser, vouloir et agir, depuis qu'il existe depuis l'éternité passée jusque dans l'éternité future. Il pense, veut et agit continuellement ou par puissance ou par acte. Par puissance, en absorbant en lui-même depuis toute éternité tous les êtres, tous les produits qui en doivent résulter par émanation, mais dont les facultés ne peuvent, en tant qu'elles sont encore en lui-même, être personnelles à ces Etres, pour ne leur devenir personnelles que par l'émanation qu'en fait la divinité par son acte.

Par acte en émanant par le résultat de sa pensée, volonté et action des êtres doués de puissances et de vertus pour agir eux-mêmes par leurs propres facultés, qui sont, à son image, de penser, vouloir et agir; et par leurs propres attributs qui sont, à sa ressemblance, d'avoir la participation, la puissance, la force, la justice, la miséricorde, etc.

Tels sont tous les Esprits innombrables qui sont dans l'immensité de sa divinité qui participent tous de ses facultés, de ses attributs et de ses perfections, et qui sont comme elle indestructibles, lui rendent un culte le louent, le glorifient, l'adorent, etc continuellement; qui lisant tous dans sa pensée, n'ont qu'une même volonté et ne forment avec leur principe qu'une unité.

C'est à ce centre que réfléchit leur amour et c'est de ce centre que leur amour s'y épure pour rejaillir continuellement en eux.

Mais comme l'Eternel par sa puissance et sa sagesse infinie varie à l'infini ses œuvres, tous ces Esprits purs émanés de lui diffèrent tous dans le degré de leur vertu et puissance selon qu'ils sont dans l'immensité plus rapprochés ou plus éloignés du centre d'unité, qui fait rejaillir sans cesse en eux ses attributs infinis.

Tout être émané de l'Eternel participe à ses facultés et à ses attributs; il est son image et sa ressemblance comme faisant portion de l'essence même de son principe, les êtres par leurs facultés sont son image et par leurs attributs sa ressemblance, différents de leur principe, en qui ces mêmes facultés sont infiniment parfaites, et en qui ces mêmes attributs sont infinis en vertu et en puissance; comme diffère le principe du résultat, le générateur de son produit. L'Eternel qui a eu et qui aura tout en lui et par lui; l'être libre individuel, qui a été émané de son sein et n'existe que par lui. L'Eternel à sa loi en lui et par lui, et a par la même loi éternelle et immuable comme son être même; l'Etre émané reçut la loi de son principe, et participant à sa propre essence, il a à son image les mêmes facultés, c'est-à-dire la pensée, la volonté et l'action, et conséquemment la liberté et la volonté, pour penser, vouloir et agir. Il a aussi à sa ressemblance ses mêmes attributs de puissances, de vertus, de forces, etc. avec la différence expliquée ci-dessus non seulement par rapport à ses facultés et à ses attributs avec son principe, mais relativement à tous les autres êtres émanés.

La divinité par sa nature porte effectivement le nombre 1 mais à cause que cette vérité renferme 3 facultés inhérentes en elle le nombre 4 lui convient pareillement.

Les êtres émanés de l'unité universelle, n'ayant reçus leur individualité que par les 3 facultés de cette unité et en étant le résultat portent aussi le nombre 4. Ce nombre se trouve encore dans leur image avec leur principe générateur en ce qu'ils ont comme lui 3 facultés renfermées dans leur unité.

Le quaternaire de la divinité est un nombre parfait, en ce qu'il renferme avec les 3 facultés de l'unité leur opération. Aussi renferme-t-il tous les nombres, puisqu'en les additionnant progressivement de 1 à 4. Le résultat est le dénaire, ou l'unité dans sa circonférence et au delà de la quelle rien n'existe.

Pythagore ajoutait le triangle.


• 1


•   • 2


•   •   • 3


•   •   •  • 4


soit 10


Le chef d'une classe, d'un cercle d'esprit purs en se complaisant dans le degré éminent de ses vertus et puissances, voulant s'égaler à son principe et se former une unité opposée à son unité éternelle, les esprits de la classe de son cercle, et les esprits des autres cercles ou classes lurent dans sa pensée : la volonté du chef acquiesça à sa pensée. Les esprits des 4 classes avec leur chef, ou adhérèrent à sa volonté ou la rejetèrent en restant unis à l'unité suprême. A cette prévarication commença le temps : à l'instant pour séparer le pur d'avec l'impur, le mal du bien, l'unité éternelle et bonne de l'unité temporelle et mauvaise, l'Etre supérieur créa l'espace. Les esprits même de ces 4 classes qui n'avaient que lu dans la pensée mauvaise du chef, se trouvant souillés en quelque manière (parce que dans l'immensité de la sainteté et de la pureté, [l'esprit] (mots barrés) la pensée seul(e) du mal est une souillure) furent les ministres même de la justice suprême pour contenir et molester l'esprit pervers et ses complices.

Le nombre 2 ne pouvant s'adapter en quelque manière personnellement à aucun être en ce que 2 est une unité opposée à une autre unité, ce nombre caractérise donc tout être dont la volonté perverse et impure se détermine au mal et rejette le bien et qui viola par là la loi, les préceptes et les commandements qu'il a reçu de son principe.

Le mal s'étant manifesté par son opposition au bien, le temps, l'espace et les formes furent aussitôt établis : et pour leur formation les esprits ou intelligences de l'axe central furent émancipés d'émaner hors d'eux les essences élémentaires constitutives de tous les corps et de toutes les formes; et toutes les formes [furent émancipées d'émaner hors d'eux les essences élémentaires constitutives de tous les corps] (mots barrés) y furent combinées chacune d'une essence pure et simple, et relative à l'élément qui était propre pour l'incorporisation ou la forme de chaque être. Les essences élémentaires n'ont pu être qu'au nombre de 3 relativement aux trois facultés.

Tous les pervers étant renfermés dans l'espace et le temps, leur chef fut jeté dans le plus profond abîme de la région sensible, les plus coupables de ses complices furent placés dans des espaces ténébreux de cette région, et tous les autres pervers dont la pensée seule s'étaient complue dans celle de leur chef furent jetés sur la surface de la même région.

Les esprits impurs comme être intelligents lisant dans la pensée des uns des autres, les moins criminels qui étaient sur la surface de leur région devinrent les agents de leurs chefs; et tous nécessités également à n'avoir qu'une volonté mauvaise, à ne pouvoir former que des actes impurs, leurs productions, leurs résultats tendent constamment à s'opposer à la volonté de leur principe et à vouloir rabaisser la gloire et la puissance de l'Eternel.

Tous résultat du ternaire sacré, ayant la pensée, la volonté et l'action à l'image de leur [chef] (mot barré) créateur, et des attributs de puissances et de vertu à la ressemblance de leur principe, ces trois facultés devaient être toujours en eux actives et produire par leur action des opérations ou résultats; mais ils étaient tenus de les produire conformément à la loi que leur créateur avaient prescrit. Le chef [des 4 classes] (mots barrés) de tous ceux qui prévariquèrent dans les classes ou cercle des esprits qui avaient été émanés ou émancipés pour la gloire de l'Eternel, en contrevenant à la loi qu'il avait reçu, son opération, ou plutôt sa pensée et sa volonté mauvaise ou perverse se trouvant en opposition à sa loi et par là même au bien. Il ajouta à son 4e (quaternaire) 1, qui produisit son 5e (quinaire),qui est le nombre démoniaque de lui et de tous ses complices : lequel même après le temps les constitue toujours êtres 5es (quinaires) comme restant entachés en quelque sorte de leur opération mauvaise.

C'est ce 5e (quinaire) qui nécessitant la création de l'espace et du temps produisit le 6e (sénaire); c'est-à-dire que les 3 facultés de l'unité y concoururent, si l'on peut ainsi parler, chacune par leur résultat mort, comme n'est dérivant que médiatement ; et de ce concours des 3 facultés de l'unité, avec aussi les 3 opérations qui en résultèrent, est provenu le 6re (sénaire), qui est le nombre de la création de l'espace et du temps. Le 6re (sénaire) temporel comme résultat de ces deux 3res (ternaires), l'un des 3 essences élémentaires, constitutives des formes corporelles, l'autre de véhicule ou principe de vie, tels que les principes des trois classes d'animaux, ou des trois règnes corporels.

Aussitôt que le chef des pervers avec tous ses complices furent renfermés dans l'espace et le temps ils furent séparés de leur principe et ne pouvant plus lire dans son sein, n'ayant plus de communication avec la vérité, ni de connaissance du bien, et condamné par l'Etre suprême, par analogie à la pensée mauvaise et à la volonté impure qui les avait fait déchoir de leur gloire, à n'avoir constamment que la pensée et la volonté perverse et à ne produire que des actes d'impureté ou d'iniquité : mais le grand Etre dont la sagesse et la puissance concilient toujours sa justice avec sa miséricorde, émana de son sein des Etres purs et intelligents, revêtus de puissance pour s'opposer aux efforts de la volonté mauvaise des pervers, pour opérer dans le temps sur les formes et conséquemment avec les facultés de s'incorporer à leurs volontés; mais nécessité par la loi même de leur émancipation à y agir et opérer conformément à celle que chacun d'eux avait reçu pour sa mission; et à raison de laquelle ils furent émancipés par le nombre 7; nombre du sabath pour contenir avec encore plus de puissance ce pervers et tous ses complices, l'Eternel émancipa une de ces intelligences qui fut l'homme, et lui donna son verbe de puissance pour régir l'espace et le temps, et y dominer sur tous les êtres intelligents qui avaient été émancipés pour agir et opérer sous son autorité supérieure à tous ces agents en puissances et en vertus. Par le nombre de son émancipation il fut octonaire.

Ce chef fut incorporé par la puissance de l'Eternel dans un corps simple et glorieux et impénétrable dans tous les combats que le pervers pouvaient lui livrer. Cette incorporisation s'opéra par l'action de l'esprit majeur qui le nécessita d'opérer ses trois actes résultants de ses trois facultés. Il reçut aussi la puissance d'incorporer les puissances de son cercle qui étaient hors de l'espace et du temps pour y être ses agents, ses ministres et ses coopérateurs.

L'homme et ses agents régissant l'espace et le temps, devaient y contenir et y molester le pervers pour manifester sur lui et sur ses complices la justice et la miséricorde de l'Eternel, pour être, pour ces esprits pervers, l'agent bienfaisant de sa miséricorde, le ministre de sa justice et un être intermédiaire; parce que le pervers, par l'opposition de son unité mauvaise à l'unité bonne, avait rompu toute correspondance avec son principe. Tous ces Etres intelligents ainsi que le pervers même étaient les seuls Etres existants dans l'espace. Tous les corps dont les intelligences se revêtaient et toutes les formes qui distinguaient ces différentes régions n'étaient que d'essence simple et incorruptible.

L'homme pour agir tenait toute sa puissance, sa force et ses vertus de la correspondance ou de la perpendiculaire qui subsistait [entre] de lui [et] (mots barrés) à son principe, et par cette liaison il lisait continuellement dans la pensée de son principe et en opérait la volonté avec une telle puissance, qu'il pouvait varier sa forme ou la changer en réintégrant en lui la 1re et en en produisant un autre, ce qui s'opérait par le changement d'action.

L'homme après avoir opéré les 3 actes par lesquels sa volonté était nécessité, et par lesquels il venait de manifester sa puissance dans la création, il lui en restait un 4e à faire qu'il devait opérer avec la liberté de sa volonté; bon, si sa volonté s'y portait conformément à sa loi; abominable, si sa volonté s'écartait de cette loi : dans le 1er cas le résultat de son acte devait accomplir son 4re(quaternaire), dans le 2ond (second) cas son résultat allait être un 3re (ternaire).

Sa loi lui prohibait de toucher à l'arbre de vie et de mort, à l'arbre de la science du bien et du mal. L'arbre de vie était la puissance même de l'Etre suprême, comme seul principe seul générateur de tous les Etres. L'arbre de mort était la peine que sa loi lui infligeait : l'arbre de la science du bien, était pour lui son acte conformément à sa loi, d'unir sa volonté à celle de son principe, pouvant à tout instant lire dans la pensée même de son principe. Les allégories de ces arbres de vie et de mort, de bien et de mal n'étaient pour lui qu'une allusion de l'abus et du bon usage qu'il ferait pour opérer le 4ème acte : si l'homme l'avait opéré selon sa loi, il aurait été toujours heureux; il se serait conservé toutes ses vertus, toute sa puissance, parce qu'il aurait toujours lu dans la pensée de l'Etre suprême, et qu'il n'aurait conséquemment agi que selon la pensée et que par la volonté de ce souverain Etre. Malheureusement pour lui, il se complut dans les 3 actes de puissances qu'il venait d'opérer au lieu d'en glorifier uniquement son principe. Cette pensée mauvaise fut en opposition à celle de la loi que lui avait donné son principe relativement à son 4ème acte : il voulut en quelque manière créer par sa puissance douée de vertus pour reconnaître son ennemi, pouvant en recourant à sa perpendiculaire lire dans la pensée de l'Etre suprême. Sa complaisance dans sa pensée mauvaise parvint à le distraire de tous les secours qu'il dépendait de lui d'avoir pour rectifier sa pensée, et négligea tous les moyens qu'il avait pour reconnaître son ennemi. L'homme par sa pensée mauvaise donna lieu au pervers d'y pouvoir lire par la raison même qu'elle était mauvaise : il s'approcha de lui sous la forme d'une intelligence et s'annonça comme étant envoyé de l'Etre bon, cette forme sous laquelle il s'approcha de l'homme le séduisit; l'aveuglement qu'opérait en lui sa volonté mauvaise lui empêcha de reconnaître son ennemi, qui le trompa par sa forme même et son action démoniaque : enfin il détermina sa volonté à adhérer à sa pensée mauvaise, il agit en conséquence, il ajouta une unité à son nombre 8re(octonaire) ce qui produisit le nombre 9re (neuvaire), nombre qui lui retrace sans cesse son crime, son 1er état, celui de gloire dont il est déchu etc. Son état actuel de mort et de corruption, et de sa prochaine dissolution, ainsi que celle de l'espace, du temps et de toutes les formes qui y sont contenues.

Par ce second crime le pervers perdit un médiateur, un Etre intermédiaire par lequel il pouvait se réconcilier. La succès de sa séduction ne servit qu'a éloigner de lui la manifestation de la miséricorde de l'Etre suprême et à appesantir sur lui sa justice.

L'homme par son acte abominable ayant opéré une production sensible, un assemblage impur, l'incorporisation d'un mineur dans un [cercle impur] (mots barrés) corps élémentaire perdit aussitôt sa perpendiculaire et par là même sa puissance et toutes ses vertus, il fut aussitôt précipité avec sa production dans la région des pères et des mères, où il est mort spirituellement, n'étant plus qu'un être pensif et non pensant, n'ayant plus qu'une volonté affaiblie, qui est la seule faculté par laquelle il a à expier et se purifier sur cette région terrestre après avoir été réconcilié temporellement par l'Esprit en suite de son repentir.

La prévarication de l'homme chef de son cercle nécessita, également de la justice et de la miséricorde de l'Eternel, un médiateur bien plus puissant pour contenir les esprits pervers et pour fortifier la faible volonté de l'homme, contre les séductions de leur volonté mauvaise, pour les secourir dans tous les dangers où ils allaient être exposés dans les combats continuels que lui livreraient ces esprits impurs; qui put vivifier ses facultés; pénétrer de sa lumière sa pensée; épurer sa volonté; lui aider même à expier son crime; qui le réconciliât avec son principe, et qui tint de sa propre essence ses vertus, sa puissance, sa loi, pour perfectionner et finir l'œuvre de sa miséricorde et de sa médiation.

Ce sage médiateur, cet agent puissant fut le verbe : cette volonté procédant de la pensée éternelle, qui est la vie et la lumière et par qui tout a été créé : ses agents et ses ministres furent des esprits intelligents, des êtres spiritueux nécessités par leur loi à faire et à accomplir l'œuvre pour laquelle l'Etre suprême les a émancipés et destinés.

Les pervers, condamnés à persévérer dans leur volonté mauvaise et par là contraints à répéter leur 1er crime de s'opposer continuellement à la pensée éternelle, à sa volonté, à son verbe, constituent dans l'espace et le temps, en raison inverse de l'œuvre que le verbe y opère par ses ministres et ses agents, cette double loi d'action et de réaction d'où résulte le contraste effrayant de pur, de saint de lumière et de vie et par là même toujours stérile; tandis que l'autre vivifie tous les êtres, dispense sa lumière sur toutes les facultés spirituelles et par son action puissante y fait germer toutes les vertus.

Après la prévarication de l'homme, l'Eternel fut nécessité sa force de loi sur ses agents pour leur faire opérer des actes analogues à celui par lequel l'homme par un abus déplorable de sa volonté venait de contrevenir à sa loi : cet Etre qui avait été émancipé et qui avait reçu le verbe de puissance pour régir et gouverner l'espace par lui-même directement ou par des intelligences secondaires, ses agents et ses ministres, pour maintenir cet espace et toutes les formes qui y étaient contenues dans leur nature vierge, pure, simple et incorruptible : ayant par sa prévarication fait un acte, d'incorporisation terrestre, impur, corruptible et par là même abominable, tout cessa d'être pur et vierge. Les trois éléments devinrent composés mixtes et impurs et par là même neuvaires, dès lors les formes des corps tendirent à la corruption et à la dissolution par le combat et la réaction réciproque de ces éléments les uns sur les autres. Cette prévarication nécessita aussi la force de loi pour la production des véhicules, des germes, des corps, attendu qu'étant pour un temps corruptibles et impurs, ils ne pouvaient plus exister qu'en succédant les uns aux autres par une génération qui se propageant par cet acte même de [génération] (mot barré) propagation rappelle continuellement l'origine et la [forme](mot barré) cause de la corruption des corps et des formes, tel fut l'état constitutif des corps terrestres et élémentaires.

Les corps n'ayant qu'une existence momentanée dans leur forme, ils ne se renouvellent que successivement les uns aux autres par la génération; ne pouvant naître, croître, se conserver pour un temps que par action et réaction, il a fallu les alimenter par des éléments qui eussent en eux la force de la réaction : il fallut des influences continuelles sur cette terre la matrice des corps pour produire et former les formes qui par leur action et réaction devinssent la plupart propres pour alimenter les formes corporelles. Il se fit enfin par la prévarication de l'homme une seconde création, ou plutôt cet espace changea de nature et d'objet physique.

Lorsque le 1er homme commit son crime tous les mineurs de son cercle comme étant ses agents y participèrent pour ainsi dire d'une manière, et par là ils ont contracté une souillure. Tous les mineurs qui ont été incorporés et tous ceux qui le seront successivement auront donc pour tâche de se purifier de cette souillure, et encore de la tâche qu'ils ont contractés par les actes impurs de leur père corporel. Mais s'ils négligent les secours qui leurs sont offerts par l'esprit majeur, et les intelligences préposées pour l'assister, le diriger, l'inspirer et le fortifier, et qu'ils se livrent aux actes de leur volonté impure et aux dérèglements de leurs sens, ils auront encore à expier ces mêmes erreurs, ce qui augmentera leur tache infiniment.

L'homme dans cette région sensible est sous le fléau de la justice éternelle; sa carrière corporelle y est pour lui une continuelle expiation; il y souffre par l'intellect et le sensible, et a toujours à combattre contre le pervers qui l'actionne et le moleste, et à repousser ses illusions : mais au milieu de ses maux, de ses souffrances et de ses combats, lorsque sa volonté se porte au bien, il est soutenu par l'esprit majeur vrai réceptacle des bénédictions et des miséricordes de l'Eternel dont il est l'agent puissant pour manifester sa gloire, sa puissance, sa justice et sa miséricorde et qui a autorité sur tous les êtres contenus dans l'espace et le temps, qui sont ou comme agents, ou comme expiants, ou comme en pâtiment. Il est consolé par les intelligences préposées pour le diriger, qui actionnent et vivifient ses facultés intellectuelles, et épurant sa volonté désordonnée en lui faisant opérer le bien; ainsi d'un côté s'il est actionné par le mal, de l'autre il est par le bien étant placé au milieu, c'est à lui de choisir, s'il choisit mal il se rend coupable de son mauvais choix.

L'homme détaché de sa forme, son être intellectuel a à expier ses souillures, ses iniquités et son 1er crime; sa pensée pour lors ni distraite par les sens, ni asservie par les organes, y répand toute son énergie, c'est pour lors qu'elle n'est occupée ni affectée que de son crime et de ses souillures; et combattue sans cesse par le pervers, elle a de plus grands efforts à surmonter, comme lisant dans la pensée même du pervers, ce combat continuel est purement spirituel cette expiation est plus ou moins forte et a plus ou moins de durée, selon qu'il y est entré souillé ou impur et selon les efforts qu'il fait, qui peuvent avancer ou retarder son expiation.

De ce cercle sensible l'Etre éternel de l'homme, passe dans le cercle visuel, et là où il doit se purifier son état y est moins pénible et y reçoit plus de secours.

Enfin du visuel il passe au rationnel pour se réconcilier, ou il restera jusqu'au dernier avènement du Christ et d'où après la dissolution de l'espèce et la fin des temps indiqués par le neuvaire et auquel le dénaire procédera, il rentrera avec tous les autres êtres intelligents dans l'unité comme dans le centre de toute félicité.

Mais l'homme qui en quittant sa forme, est uni par ses souillures abominables, par son orgueil, son incrédulité avec le mauvais principe, qu'il en a été l'agent vis-à-vis de ses frères, vit dans l'abîme, où il porte sa pensée et sa volonté mauvaise pour y souffrir la privation de tous biens et s'y unir dans le centre de l'unité mauvaise jusqu'à la fin des temps.

Les six circonférences, les six jours de la création, les six pensées du Créateur par l'addition mystérieuse de la pensée, volonté et action.

[L'incorporisation de l'homme dans son premier état de gloire et d'innocence, sa prévarication, sa punition et sa réconciliation.] (phrase barrée)

Le Double triangle fait allusion par ses six angles saillants aux 3 essences spiritueuses et à leur addition mystérieuse Mercure Soufre Sel.

Le triangle simple à la terre qui est ternaire. Par le nombre de ses principes corporels, le triangulaire par sa forme n'ayant que trois horizons Ouest, Nord et Sud et le centre, sans Est vrai.

Le second triangle représente le corps de l'homme qui est ternaire dans ses principes et dans sa division et même aussi triangulaire dans sa forme, il est le petit monde, la répétition de la terre et de la création universelle sur laquelle il devait commander ce qui est figuré par sa couche au centre des six cercles et du double triangle, sa division, la tête, la poitrine et le ventre figurés dans le Temple de Salomon par le porche, le temple et le sanctuaire.

Les trois tapis blanc, rouge et noir font allusion aux 3 essences spiritueuses ou principes de toute corporisation, blanc donné au Sel /chair/ ou l'enveloppe /ou fluide/; rouge au Souffre, /sang/ ou au feu; noir au Mercure, /os/ ou solide ou la terre, ils représentent encore le noir, /l'obscurité,/ les ténèbres, qui a région dans le chaos /dans l'état d'indifférences des 3 essences/ avant son explosion; le rouge le véhicule du principe de vie qui vint en lier les parties /ou/ la descente de l'esprit; le blanc la lumière ou [...] (mot illisible) de l'esprit qui la fit. L'explosion qui donna forme et arrangement à la création universelle et peut s'entendre [...] (mot illisible). Le blanc l'état de gloire et de pureté du pr(emier) homme lors de son émancipation; le rouge sa prévarication et le noir sa punition ou les ténèbres où il fut précipité.

La batterie par 6 fait allusion aux six pensées du Créateur; par 5 à la prévarication de l'homme et par 4 à sa réconciliation par laquelle il réacquiert son premier nombre quaternaire d'émancipation divine.

Les 4 branches mystérieuses à l'Est, l'Ouest, au Nord et le saule au Midi. Ces trois dernières lui représentent l'immense puissance du 1er homme sur le général, sur le particulier et sur l'universel tant qu'il serait fidèle aux lois, principes, et commandements qu'il avait reçu tant qu'il respecterait la puissance du Créateur ou d'un viviffeur représentée par le palmier et l'Est auquel il ne devait pas toucher, le saule au Midi annonce sa puissance et autorité sur les esprits pervers relégués par décret en cette partie dans un état de mort éternelle.

Mais l'ennemi que vous aviez à combattre vous a séduit. Votre propre orgueil avait commencé l'ouvrage et vous avait rendu susceptible d'en recevoir impression il vous en représente l'étendue immense et sans borne de votre puissance, il vous a fait imiter les caractères tracés en blanc, mais vous l'avez fait en noir, il vous a fait toucher à l'arbre du Bien et du Mal de l'Est qui vous était interdit, vous êtes venu finir votre travail par 5 lettres au centre et vous y avez trouvé la mort éternelle, les trois branches ont disparu et vous annoncent la privation de votre puissance le saule renversé au Midi avec les trois éléments autour vous annoncent la prison que vous deviez habiter vous avez été chassé de ce séjour que vous aviez souillé, et livré à vos ennemis qui vous ont fait souffrir des pâtiments infinis figurés par les 9 voyages pénibles que vous avez fait [autour] (mot barré). Dans le parvis, ce nombre de 9 mérite aussi votre attention et vous annonce la différence de votre premier état au second puisque 9 est le nombre qui appartient la matière.




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