1723 - Constitutions d'Anderson (1ère version de 1723)




HIRAM... 

dans les Constitutions d'Anderson de 1723

(extrait de la partie historique)


(...) Mais ce Temple de Dagon, et les plus beaux agencements de Tyr et de Sidon ne peuvent pas être comparés au Temple du Dieu Eternel à Jérusalem, commencé et fini, à l'étonnement du monde entier, dans le court espace de sept ans et six mois, par le très habile homme et très glorieux Roi d'lsraël, le Prince de la Paix et de l'Architecture, SALOMON, le fils de David, à qui fut refusé cet honneur car il était homme sanguinaire, sous la direction de Dieu, sans qu'on entendît le bruit des marteaux des ouvriers, quoiqu'il y fût employé non moins de 3 600 princes ou maîtres maçons pour conduire le travail d'après les instructions de Salomon, avec 80 000 tailleurs de pierre ou compagnons dans la montagne; et 70 000 manoeuvres: en tout 153 600 en plus de la levée, sous Adoniram, pour travailler dans les montagnes du Liban alternativement avec les Sidoniens, à savoir 30 000, faisant en tout 183 600.

Pour un aussi grand nombre de Maçons habiles, Salomon fut largement obligé par HIRAM ou Huram, roi de Tyr, qui envoya ses maçons et charpentiers à Jérusalem et les pins et cèdres du Liban à Jaffa, le plus proche port de mer.

Mais, par dessus tout, il envoya son homonyme, HIRAM ou Huram, le Maçon le plus accompli de la Terre .

Nous lisons (11 Chron. Il, 13) qu'HIRAM, roi de Tyr, (appelé ici Huram), dans sa lettre au roi SALOMON, dit: J'ai envoyé un homme habile, Huram Abi. Il ne faut pas traduire ce terme selon la version vulgaire grecque ou latine, Huram, mon père comme si cet architecte était le père du roi HIRAM, car sa description, verset 14, réfute cette interprétation et le texte original signifie clairement Huram de mon père, c'est-à-dire le chef maître maçon de mon père, le roi ABIBAL (qui grandit et embellit la ville de Tyr, comme nous en informent d'anciennes histoires, d'après lesquelles les Tyriens de ce temps étaient fort experts en Maçonnerie) (5). Quelques-uns pensent qu'HIRAM le Roi aurait pu appeler Hiram l'architecte «père», ainsi que l'on pouvait appeler dans les anciens temps des gens savants et habiles, ou comme Joseph fut appelé le père du PHARAON, ou comme le même Hiram est appelé le père de Salomon (11 Chron. IV, 16) où il est dit:

Shlomo lamelek abi huram asa

Hiram, son père, fit pour le roi Salomon

Mais on surmonte cette difficulté en admettant d'abord que le mot Abif est le surnom d'Hiram le Maçon appellé aussi (chap. Il, 13) Hiram Abi [comme ici Hiram Abif], car, comme il est si amplement décrit (chap. Il, 14), nous pouvons facilement supposer que son surnom n'aurait pu être caché. Et cette lecture prend son sens plein et complet, à savoir qu'HIRAM, roi de Tyr, envoya au roi Salomon son homonyme HIRAM ABIF, le prince des Architectes, dépeint (I Rois, Vll, 14) comme étant le fils d'une veuve de la tribu de Nephtali et (dans II Chron. II, 14) ledit roi de Tyr l'appelle l'enfant d'une femme parmi les filles de Dan et dans les deux références il est dit que son père était un homme de Tyr. Cette difficulté est résolue, si nous supposons que sa mère était, soit de la tribu de Dan, soit une des filles de la ville appelée Dan dans la tribu de Nephtali et que feu son père avait été un Nephtalinite, ce qui explique pourquoi sa mère était appelée une veuve de Nephtali, car son père n'est pas appelé un Tyrien d'origine, mais un homme de Tyr par résidence, comme Obed Edom, le lévite, est appelé un Githéen parce qu'il vivait parmi les Githéens et l'apôtre Paul un homme de Tarse. D'ailleurs, en admettant une erreur des scribes et que son père ait été réellement un Tyrien par le sang et sa mère seule une enfant de Dan ou de Nephtali, ceci n'est pas un obstacle pour reconnaître sa vaste capacité car, comme son père travaillait dans l'airain, ainsi lui-même était empli de sagesse, d'intelligence et de savoir pour faire toutes sortes d'ouvrages d'airain. Et quand le roi SALOMON le réclama, le roi HIRAM, dans sa lettre à Salomon, dit : je t'envoie donc un homme habile et intelligent. Il est habile pour les ouvrages en or, en argent, en airain, en fer, en pierre et en bois, en étoffes teintes de pourpre et de bleu, en étoffes de byssus et de carmin et pour toutes les espèces de sculptures et d'objets d'art qu'on lui donne à exécuter. Il travaillera avec tes hommes habiles et avec les hommes habiles de mon seigneur David, ton père. Ce travailleur divinement inspiré confirma cette réputation en érigeant le Temple et en fabriquant sur place les objets du culte, bien loin au-delà des réalisations d'Aholiab et de Betsaleel, car il était aussi universellement apte à toute espèce de Maçonnerie.

Et la prodigieuse dépense faite à cette occasion en augmenta encore l'excellence, car, à côté des vastes préparatifs du roi David, SALOMON, son fils, plus riche, et tous les Israélites fortunés et les nobles de tous les royaumes voisins y contribuèrent largement en or, argent et riches joyaux qui se montèrent à une somme presque incroyable.

Et nous ne lisons rien sur aucune chose en Canaan qui soit aussi grand. Le mur qui l'entourait faisait 7 700 pieds de tour; aucune construction sacrée ne pourrait de loin lui être comparée pour l'exactitude de ses proportions et de ses belles dimensions, du magnifique portique à l'est au glorieux et vénérable Saint des Saints à l'ouest, avec les appartements très élégants et très pratiques pour les rois et les princes, les prêtres et les lévites, les Israélites et aussi les Gentils, car le Temple était une maison de prière pour toutes les nations et il pouvait recevoir dans le Temple proprement dit et dans toutes les cours et appartements réunis, pas moins de 300 000 personnes, en accordant une coudée carré par individu, selon un modeste calcul .

Et si nous considérons les 1453 colonnes de marbre de Paros avec ses pilastres en nombre double, les uns et les autres couronnés de splendides chapiteaux de divers ordres, ainsi qu'environ 2 246 fenêtres en plus de ceux du dallage avec les coûteuses décorations de l'intérieur que l'on ne peut décrire (et nous pourrions dire beaucoup plus), nous devons conclure que son coup qu'il dépasse l'entendement et qu'il fut, à juste titre, considéré comme la plus belle pièce de Maçonnerie sur Terre, de très loin, avant comme après, et la principale merveille du Monde ; et il fut dédié ou consacré de la manière la plus solennelle par le roi SALOMON.

Mais en laissant de côté ce que nous ne devons pas et, par conséquent, nous ne pouvons pas transmettre par l'écriture, nous pouvons en confiance affirmer que, quelqu'ambitieux qu'aient été les païens en cultivant l'Art royal, cet Art ne fut jamais rendu parfait jusqu'à ce que Dieu condescendît à instruire son Peuple élu en élevant l'importante tente dont nous avons parlé et en construisant à la fin cette maison magnifique, élevée pour l'éclat spécial de sa gloire où il résidait entre les Chérubins sur le Propitiatoire, et de là, il leur donna fréquemment des réponses d'oracles.

Cet édifice très somptueux, splendide, beau et glorieux attira bientôt des artistes curieux de toutes les nations en sorte qu'ils passèrent quelque temps à Jérusalem pour observer ses perfections particulières, tout autant qu'il était permis aux Gentils : de la sorte, ils découvrirent bientôt que le monde entier, toute habileté jointe, avait été fort inférieur aux Israélites en sagesse et en habileté dans l'architecture, quand le sage roi SALOMON était GRAND-MAÎTRE de la Loge de Jérusalem, que le savant roi HIRAM était Grand Maître de la Loge de Tyr et l'inspiré HIRAM ABI était Maître des Travaux et que la Maçonnerie était sous le soin et la direction immédiate du Ciel, quand les nobles et les sages tenaient à l'honneur d'aider les maîtres habiles et les artisans et quand le Temple du VRAI DIEU devint la Merveille pour tous les voyageurs, au moyen de laquelle, comme sur le plus parfait modèle, ils corrigeaient à leur retour l'architecture de leur propre pays.

Ainsi, après l'érection du Temple de Salomon, la Maçonnerie fut développée dans toutes les nations voisines, car les nombreux artistes qui y avaient été employés sous la direction d'Hiram Abi se dispersèrent après son achèvement en Syrie, Mésopotamie, Assyrie, Chaldée, Babylonie, Médie, Perse, Arabie, Afrique, Asie mineure, Grèce et autres parties de l'Europe où ils enseignèrent cet art libéral aux fils de naissance libre des personnes éminentes, grâce à l'habileté desquels les Rois, Princes et Potentats construisirent beaucoup de glorieux édifices et devinrent GRANDS-MAÎTRES, chacun sur son propre territoire, et se piquèrent d'émulation pour exceller dans cet art royal. Bien plus, même à propos de l'INDE  avec laquelle des relations furent ouvertes, nous pouvons conclure de même. Mais aucune de ces nations, même toutes ensemble, ne put rivaliser avec les Israélites, encore moins les dépasser, et leur Temple demeura le modèle constant .

(On notera que dans cette première version des Constitutions d'Anderson, rédigée à partir de 1721 et éditée en 1723, aucune mention n 'est faite de la légende maçonnique du meurtre d'Hiram... L.A.T.)


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