Jean de Turckheim |
LETTRE AU BARON DE TURCKHEIM
Jean-Baptiste Willermoz
Lyon, le 12/18 août 1821.
J'ai reçu le 8 courant, mon très cher ami et bien-aimé Frère, votre chère lettre du 4, qui répond à la mienne des 5-15 juillet dernier ; j'ai été surpris de la recevoir le 5, jour de la date, car je ne croyais pas Altorff si près de Strasbourg, Je partage bien les nouvelles peines que vous éprouvez pour l'arrangement de vos affaires de famille et les embarras dont vous êtes menacé pour les terminer, par l'avidité d'un avocat qui devient un dangereux conseil. Il est dur quand on a fait les sacrifices que l'amour de la paix nous demandait de se voir arrêter par de nouveaux obstacles imprévus ; c'est ici qu'il faut vous armer de courage, user de toute votre prudence pour lutter efficacement contre les ruses de l'Ennemi du genre humain qui vous suscite de nouvelles persécutions, lorsque vous avez si à coeur de vous rendre tranquille et indépendant ; vos devoirs envers votre famille sont de vrais devoirs d'état, et il faut les remplir. Mais mettez-vous en état de le faire avec tout le calme d'esprit que vous pourrez vous procurer : pour cela, acceptez devant Dieu et du fond du coeur toutes les peines et les tracasseries de quelle espèce qu'elles soient et toutes celles qu'il lui plaira qu'il vous survienne encore jusqu'à la fin. Acceptez-les en esprit d'expiation de vos fautes. Remerciez-le de vous fournir quelque occasion de pouvoir y satisfaire volontairement, et demandez-lui la grâce de cette persévérance dans votre résignation jusqu'à la fin du combat : Voilà, mon ami, le meilleur, le plus grand remède à vos peines, sans rien négliger de ce que la prudence si recommandée vous conseillera pour lutter avec fruit contre les méchants qui vous troublent et vous attaquent. Acceptez de même les distractions qui viennent vous assaillir dans vos méditations, les difficultés que vous éprouvez à comprendre telle ou telle chose. C'est une peine expiatoire pour des faits passés, ou une épreuve pour le présent et l'avenir ; dans tous les cas acceptez tout avec soumission et résignation la plus entière, et Celui qui vous entend et qui voit tout, voue tiendra compte de tout en son temps et viendra à votre secours quand il sera nécessaire, si vous êtes persévérant ; n'en doutez pas.
Revenant sur votre ancienne question relative au retour des Anges rebelles, pour motiver cette pensée, vous employez une expression dont je ne suis pas content, disant que la Miséricorde infinie dépasse encore la Justice. Je ne vous fais pas querelle sur cette expression, la considérant plutôt comme impropre et déplacée que comme erronée ; mais dans le fait rien d'infini ne peut dépasser un infini, sans quoi l'un des deux resterait fini.
Vous me faites toujours le plus grand plaisir lorsque vous me donnez des nouvelles les plus fraîches possible de la santé et de vos rapports avec notre cher Landgrave Charles; il est sans cesse présent à ma pensée, il m'a donné tant de preuves de son amitié et de sa confiance que je ne l'oublierai jamais. J'admire sa résignation à la volonté en toute chose de N.-S., et je vénère ses précieuses vertus et qualités chrétiennes. Témoignez-le-lui, je vous prie, de ma part, à la première occasion que vous en aurez, en le remerciant pour moi de ce qu'il vous a chargé de me dire de sa part. Si mes forces se soutenaient ou reprenaient comme depuis quelques semaines, je pourrais bien n'être pas encore sitôt à mon terme, car quelques jours de fraîcheur me remettent toujours sur pied.
Vous paraissez craindre, mon ami, que nous nous entendions difficilement avec le cher Landgrave sur quelques points chatouilleux de doctrine. Ne craignez rien ; j'ai habituellement pour maxime d'éviter toute discussion quelconque avec ceux qui ont sucé le lait d'une croyance différente de la mienne, et auxquels, bon gré mal gré, justement ou injustement, je serais toujours suspect. Ainsi dans tous ces cas, le plus prudent est toujours celui qui sait le mieux se taire. Sans cela, il serait trop dur de se voir exposé à être jugé sur des pensées ou des desseins .que l'on n'a pas, comme cela m'arrive quelquefois.
Croyez-vous par exemple, mon ami, que je puisse vous approuver quand je vous vois dire dans votre dernière ; « mais je n'imiterai pas l'exemple des Stolberg, Senft et Haller parce que... etc., etc. » comme si déjà quelqu'un à vos trousses vous sollicitait déjà de le suivre. Quoi ! un chrétien qui ne connaît point encore la volonté de son Dieu, qui dit n'en vouloir point faire d'autre, être pleinement résigné à la Sienne, ose cependant dire qu'il fera ou ne fera pas telle chose ! Cela fait pitié. Pesez toutes ces inconséquences et voyez qu'elles n'ont cependant d'autre but qu'une prévision ou quelque léger soupçon contre quelqu'un. Je suis tout à fait étranger à cette question et c'est pourquoi je l'ai relevée avec plus de chaleur. En général, je n'ai jamais été approbateur des abjurations publiques ; je les ai même quelquefois empêchées quand cela a dépendu de moi, et n'ai voulu y prendre aucune part, parce que je les blâmais. Je blâme tout autant les efforts du faux zèle de quelques-uns des nôtres imbéciles ou cagots, pour en obtenir quelques-unes, et en faire ensuite des trophées aussi éphémères qu'ils sont ridicules. Ce ne sont point là les abjurations que Dieu demande ; elles doivent avoir d'autres caractères. En général un homme de bon sens n'en fait pas sans avoir pris avis et conseil réfléchi d'un homme de bien, éclairé et instruit, qui sache bien en apprécier la nécessité, les convenances et les inconvénients présents, prochains et futurs. Le conseiller de son côté doit se borner à donner le conseil qui lui est demandé et ne jamais se charger du rôle de solliciteur, s'il ne veut pas charger d'un gros poids sa conscience. Voilà mes principes sur cette question délicate. Je ne connais que de nom et de réputation le M. Haller dont il s'agit ; il annonce une âme forte et solide, éprouvée dans l'ombre depuis bien des années et qui force l'estime des hommes pensants, Quant à Messieurs les hauts seigneurs rie Berne qui choisissent si mal leur temps pour diffamer leur concitoyen et rient aujourd'hui, il faut savoir s'ils riront demain, si aussi leur joie et leur omnipotence dureront autant que leur vie. Vous me faites, cher ami, dans votre dernière, sept ou huit questions sur des points de doctrine auxquels je vais tâcher de répondre :
1° Adam a-t-il péché seul ? - Réponse : Adam a été émané dans l'immensité surcéleste avec une multitude innombrable d'intelligences humaines formant jusque-là l'universalité de sa classe : je dis l'universalité et non pas toutes parce que le Créateur, étant infini, a pu et peut encore quand il lui plaît, émaner de lui de nouvelles intelligences humaines postérieures aux premières pour former ensemble la classe des intelligences humaines. On ne peut y comprendre l'Ame humaine de Jésus-Christ qui toute seule fait une classe à part, ni peut-être aussi celle de la Vierge Marie qui est une Ame humaine toute privilégiée. - Adam fut le premier et le seul émancipé de son Cercle pour venir habiter le centre des Quatre Régions Célestes de l'Univers créé, y connaître et y exercer la mission divine dont il allait y être chargé, y restant en correspondance de pensée et de volonté avec les autres êtres de la classe qui ne pouvaient pas être encore en correspondance d'action avec eux, puis qu'ils n'étaient point encore émancipés pour opérer librement et sciemment aucune action, et ne pouvaient l'être qu'après avoir obtenu de Dieu à leur tour leur émancipation temporelle, lorsque Adam la lui aurait demandée à leur tour pour venir l'aider dans ses fonctions. Adam, tenté et séduit par le Démon, pêche grièvement par ses facultés de Pensée, de Volonté et d'Action. La multitude innombrable de sa classe en acquiert au même instant connaissance et pêche autant qu'elle en est capable. Les uns la repoussent de toute leur Volonté, d'autres y adhèrent plus ou moins, d'autres aussi y adhérer de tout leur Vouloir. Ne pourrait-on pas voir dans les premiers les Justes ou les Prédestinés ou les Bénis de mon Père, dans les seconds la tourbe des humains entraînés par les plaisirs et les séductions du Monde et dans les troisièmes les plus grands coquins, les plus grands scélérats des divers siècles ? Toute la classe est donc souillée par la prévarication de l'homme, les plus justes restent chargés d'une grande solidarité pour les plus coupables, et il faudra que tous en acquittent leur part par leur séjour plus où moins prolongé dans l'incorporisation matérielle et dans la mort corporelle qu'ils devront y subir, comme dans les peines expiatoires et purificatoires que la Miséricorde leur destine après leur mort.
2° Cette part a-t-elle été égale pour tous ? - Rép. : Non ; elle est différente pour les uns et pour les autres, et presque nulle pour quelques autres On a répondu à celle-là par la première.
3° Quelles étaient les trois actes particuliers de puissance qu'Adam opéra devant le Créateur ? - Rép. : Voyez le Traité parag. 17, 18 et 19. Vous y trouverez la réponse.
4° Quel était le quatrième acte qu'il devait opérer seul ? - Rép. : Il avait le privilège de créer à sa volonté une forme glorieuse impassible, semblable à la sienne, pour ses semblables dont il demanderait à Dieu l'émancipation temporelle pour venir lui aider dans ses fonctions, et il l'a opérée tout contrairement aux desseins de Dieu en suivant pour cela les conseils et le plan de son Séducteur, et n'en a retiré qu'une masse informe de matière inanimée. Confus du résultat, il a osé sommer le Créateur d'accomplir la promesse qu'il lui avait faite d'animer spirituellement son ouvrage : le Créateur sommé par son immutabilité l'anima en effet spirituellement : Inde omnia.
5° Rép. : Cette cinquième question et la réponse qui y est faite sont les conséquences naturelles de la quatrième précédente et n'ont pas besoin d'autre explication.
6° Le premier pas de la Prévarication provenu d'un orgueil secret etc. Rép. : L'Esprit Bon lit dans toutes les pensées de l'Esprit Bon qui est uni â Dieu, mais l'Esprit Mauvais ne peut lire dans le Bon tant qu'il est Bon, mais il lit .dans le Bon à I'instant même que ce Bon conçoit où adopte la moindre pensée mauvaise ; c'est ce qui est arrivé à Adam.
7° Rép. : La Prévarication d'Adam consiste donc à avoir opéré ce qu'il avait pouvoir d'opérer conformément aux conseils démoniaques et contrairement aux ordres que Dieu lui avait donnés.
S° Les Eléments de toute Corporisation quelconque ont été primitivement renfermés dans le Chaos ; au moment de son explosion et par le ministère des Agents secondaires qui y ont inséré un Principe de Vie passive, ils sont devenus les trois Eléments de la Matière Feu, Eau et Terre, ayant une destination future que l'homme a anticipée, Voilà les Ténèbres qui proviennent de la Matière et ne sont point dans aucun cas une Lumière, car tout Esprit bon ou mauvais porte avec lui sa propre Lumière tant qu'il n'est point incorporisé dans la Matière où il la perd, ce qui expose l'homme égaré ou mal instruit à tant d'erreurs et de méprises dans ses visions. Ainsi quand on parle des Ténèbres qui obscurcissent l'homme on veut parler des Ténèbres et de l'Obscurcissement de son intelligence et nullement de ce qu'on entend vulgairement par Ténèbres ou Lumière.
Oui, j'ai beaucoup entendu parler du prince Alexandre Hohenlohe, prêtre à Wurtzbourg, et de ses guérisons miraculeuses par la foi en Jésus-Christ ; j'ai vu aussi copie authentique d'une lettre écrite par le Prince Royal de Bavière qui atteste la guérison, quoique un peu moins caractérisée, d'une ancienne surdité personnelle, à Munich. (Ce qui me touche spécialement, c'est le soin du Prince-Prêtre de se faire accompagner souvent auprès de ses malades par un jeune paysan fort pieux auquel il défère l'honneur des guérisons qui sont déjà fort nombreuses. Quelle modestie ! J'ai régalé de cette nouvelle quelques mécréants autour de moi qui n'osent pas encore en rire ; mais patience, cela viendra avec le temps. Il paraît que les forts de la cour de Rome qui n'osèrent pas lui accorder l'évêché de Bade que vous désiriez pour lui, lorsque vous étiez auprès d'elle, ne sont pas si crédules, quoique fort complaisants dans certains cas.
Je reviens avec vous sur l'article de Pascualy et de son manuscrit sur lesquels on vous a fait tant d'historiettes, comme sur l'ouvrage de Saint-Martin qui est, dit-on, tiré littéralement des Parthes, et qui en sort comme j'en suis sorti. J'ai connu très anciennement un Monsieur Kuhn, de Strasbourg : il était alors un curieux empressé auquel je n'avais pas grande confiance, Quelle que soit la prétendue origine chaldéenne, arabe, espagnole ou française que l'on veuille donner au Traité de la Réintégration de Pascualy, je puis dire que je l'ai vu commencer en France et en mauvais français par lui-même, et ce travail a été encore mieux vu et suivi par mes amis intimes, M. le chevalier de Grainville, Lieutenant-colonel du régiment de Foix, et M. de Champoléon, alors capitaine des Grenadiers du même régiment, qui allaient passer tous leurs quartiers d'hiver auprès de lui, et se mettaient en pension chez lui pendant six mois pour travailler sous lui et corriger ses défauts de style et d'orthographe sur chaque feuille à mesure qu'il les avait tracés. Ils prenaient ensuite la peine de copier pour moi de petits cahiers qu'ils m'envoyaient ensuite après qu'il les avait approuvés, car il les chicanait souvent sur certains mots qu'ils jugeaient plus français et il les rayaient sous leurs yeux comme contraires au sens qu'il voulait exprimer. Voilà les faits dont je suis certain. Tirez-en les conséquences que vous jugerez convenables. M. de Saint-Martin, officier dans le même régiment où M, le duc de Choiseul, voisin de son père, l'avait placé, reçu dans les hauts grades de l'Ordre, très longtemps après ces deux Messieurs et deux ans après moi, a tenu habituellement la même marche, et s'établissait pensionnaire de Pasqually pendant tout le temps d'hiver qu'il ne donnait pas à son père. Ayant quitté le service avec le blâme de son père et de M. de Choiseul, il vint à Lyon et vint d'amitié loger chez moi qui demeurais alors aux Brotteaux où il a composé son livre des Erreurs et de la Vérité . Il aurait voulu y dire beaucoup de choses importantes, mais lié comme moi et les autres par des engagements secrets, il ne le pouvait pas. Désespéré de ne pouvoir pas se rendre par cet ouvrage aussi utile qu'il le désirait, il le fit mixte et amusant par le ton de mystère qui y régnait. Je ne voulus y prendre aucune part, Deux de mes amis et principaux disciples et littérateurs lui persuadèrent enfin de refaire son ouvrage, Il le refit avec eux sous mes yeux tel que vous le connaissez. Aux hautes connaissances qu'il avait acquises de Pasqually, il en joignit de spéculatives qui lui étaient personnelles. Voilà pourquoi tout n'y est pas élevé et qu'il s'y trouve quelques mélanges ; voilà aussi comment cet ouvrage est venu des Parthes ! Risum teneatis.
Comme vous désirez connaître Pasqually en long et en large sur tout ce qui le concerne, voici à son sujet une anecdote connue de moi seul et qui ne doit pas devenir publique. Etant à Paris, au jour qu'il avait choisi pour me conférer mes derniers grades, il m'assigna pour les recevoir un jour suivant à Versailles ; il y assigna en même temps quelques autres Frères de degrés inférieurs et les plaça aux angles de l'appartement où ils restèrent jusqu'à la fin en silence ; lui debout au centre et moi seul à genoux devant lui, aucun autre ne pouvant rien entendre de ce qui se passait entre lui et moi. Avant la fin du cérémonial il me tombe tout subitement les bras sur les épaules et son visage collé contre le mien, il m'inonde de ces larmes, ne pouvant pousser que de gros soupirs. Tout étonné, je lève les yeux sur lui et j'y démêle tous les signes d'une grande joie. Je veux l'interroger ; il me fait signe de garder le silence. L'opération terminée, je veux le remercier de ce qu'il vient de faire pour moi, et j'en étais tout ému. - « C'est moi, me dit-il, qui vous dois beaucoup et beaucoup plus que vous ne pensez. Vous avez été pour moi l'occasion du bonheur que j'éprouve. J'étais depuis un certain temps tombé dans la disgrâce de mon Dieu pour certaines fautes que le Monde compte peu, et je viens de recevoir la preuve, le signe certain de ma Réconciliation. Je vous la dois, parce que vous en êtes la cause et l'occasion. J'étais malheureux ; je suis maintenant bienheureux. Pensez quelquefois à moi, je ne vous oublierai jamais. » Et en effet, depuis lors, j'ai reçu de lui beaucoup de preuves d'amitié et de grande confiance. La somnambule de Lyon, qui ne connaissait pas le moindre mot de mes rapports avec lui, m'a parlé la première de cette scène particulière, en m'assurant qu'il m'aimait toujours bien.
Je trouve de temps en temps dans vos lettres certains mots comme ceux-ci : ... Magie... Connaissances magiques... Opérations magiques forcées... et autres équivalentes… que je ne comprends point du tout. Par exemple, dans votre dernière, vous me dites, me parlant de Pasqually, avoir eu toujours l'idée d'après des amis sûrs qui vous l'affirmaient qu'il' avait des connaissances magiques et les a mises en pratique. Dans votre précédente du 9 juin, me parlant du cher Landgrave Charles, vous me disiez : « Il croit que la Messe n'est point Eucharistie mais une Opération magique forcée, ce qui est prouvé par la sonnette et l'encens. » Qu'entendez-vous donc par ce mot Eucharistie, et en quoi consiste cette opération magique qui la remplace ? Comme ces mots traînent toujours après eux quelques signes, quelque idée de mysticité et d'obscurité que je n'aime guère quand on veut se faire entendre, j'ai sans doute négligé trop volontairement l'étude de ces mots singuliers. Je vous prie donc, cher ami, de m'expliquer nettement et clairement la signification propre de ces mots dans les diverses applications qui en sont faites communément. Je comprendrai mieux les questions qui me seront adressées et les réponses que j'aurais à y faire.
Je saisis l'occasion, puisqu'elle se présente, de vous demander aussi si notre cher Landgrave a été élevé dans la communion luthérienne ou calviniste. Je mets une grande différence entre l'une et l'autre, les premiers sont bien plus rapprochés des catholiques que les seconds qui en sont fort éloignés.
Le cher \ a Ponte-Alto arriva hier de Nevers où il était allé faire un voyage d'affaires. A son retour de Beaucaire, je lui ai communiqué votre dernière et ma réponse. Il me charge de vous témoigner combien il est sensible à votre cher souvenir et combien il désire l'occasion de pouvoir faire votre connaissance personnelle. Je crois, cher ami, avoir répondu à tout ce que vous me demandiez. Je finis donc la présente en vous assurant de ma grande et sincère amitié avec laquelle je suis,
Mon Respectable et B. A. Fr., inviolablement votre tout dévoué Ami et Fr.
Ab EREMO.