RITUEL DU GRADE DE MAÎTRE
TROISIEME GRADE SYMBOLIQUE DU REGIME ECOSSAIS RECTIFIE
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Rédigé au Convent Général de l'Ordre, en l'an 1782
Version complétée par Jean-Baptiste WILLERMOZ
(.....)
OUVERTURE ET ILLUMINATION D'ORDRE DE LA LOGE DE MAÎTRE
Le silence étant revenu, le Vénérable Maître prend du feu du chandelier à trois branches avec une mèche cirée, et il va allumer, par le Midi, les six bougies qui ne l'étaient pas encore aux trois grands chandeliers du tapis.
Il revient à sa place par le Nord.
Etant de retour à sa place et debout, il frappe un coup, répété par les deux Surveillants:
Vénérable Maître O
Premier Surveillant O
Second Surveillant O
et il dit:
Vénérable Maître
Frère Premier Surveillant, quel est le motif qui nous rassemble pour la Loge de Maître ?
Premier Surveillant
Frère Second Surveillant, quel est le motif qui nous rassemble pour la Loge de Maître ?
Second Surveillant
C'est le désir d'apprendre à tracer avec de justes proportions des plans pour la reconstruction du Temple maçonnique.
Premier Surveillant
Vénérable Maître, c'est le désir d'apprendre à tracer avec de justes proportions des plans pour la construction du Temple maçonnique.
Vénérable Maître
Comment y parviendrons-nous ?
Premier Surveillant
Frère Second Surveillant, comment y parviendrons-nous ?
Second Surveillant
Par le secours du Grand Architecte de l'Univers, et par la connaissance de J..., B..., et de la lettre G qui est au centre de l'Etoile Flamboyante.
Premier Surveillant
Vénérable Maître, par le secours du Grand Architecte de l'Univers, et par la connaissance de J..., B..., et de la lettre G qui est au centre de l'Etoile flamboyante.
Vénérable Maître
Comment pourrons-nous acquérir cette connaissance ?
Premier Surveillant
Frère Second Surveillant, comment pourrons-nous acquérir cette connaissance ?
Second Surveillant
Par l'étude approfondie de nous-mêmes et de la nature, en détestant le vice et pratiquant la vertu.
Premier Surveillant
Vénérable Maître, par l'étude approfondie de nous-mêmes et de la nature, en détestant le vice et pratiquant la vertu.
Vénérable Maître
Frère Premier Surveillant, puisqu'un but si noble nous rassemble, faites annoncer aux Frères que je vais ouvrir la Loge de Maître.
Premier Surveillant
Frère Second Surveillant, annoncez aux Frères que le Vénérable Maître va ouvrir la Loge de Maître.
Second Surveillant
Mes Frères, je vous avertis de la part du Vénérable Maître qu'il va ouvrir la Loge de Maître.
Vénérable Maître
Mes Frères, aidez-moi tous à ouvrir la Loge de Maître.
Premier Surveillant
Mes Frères, aidons tous le Vénérable Maître à ouvrir la Loge de Maître.
Second Surveillant
Mes Frères, aidons tous le Vénérable Maître à ouvrir la Loge de Maître.
Vénérable Maître
Unissez-vous à moi, mes Frères.
Le Vénérable Maître, et tous les Frères avec lui, donnent deux fois de suite le signe entier du grade de Maître, après quoi les Frères se mettent et restent au second temps du signe, qui est le signe d'Ordre en Loge.
Le Vénérable Maître ouvre la Loge de Maître par la batterie de neuf coups, par trois fois trois, en disant:
Vénérable Maître
J'ouvre donc la Loge de Maître.
A la Gloire du Grand Architecte de l'Univers, OO-O
Sous les auspices de .....
Au nom de l'Ordre OO-O
Et par le pouvoir que j'en ai reçu OO-O
Les deux Surveillants répètent en silence la batterie de neuf coups, par trois fois trois:
Premier Surveillant OO-O OO-O OO-O
Second Surveillant OO-O OO-O OO-O
Vénérable Maître
Frères Surveillants, annoncez aux Frères que la Loge de Maître est ouverte.
Premier Surveillant
Mes Frères, je vous annonce de la part du Vénérable Maître que la Loge de Maître est ouverte.
Second Surveillant
Mes Frères, je vous annonce de la part du Vénérable Maître que la Loge de Maître est ouverte.
Vénérable Maître
Ayez attention, mes Frères.
Le Vénérable Maître, et tous les Frères avec lui, donnent la troisième et dernière fois le signe entier du grade, mais ne se remettent pas au signe du grade.
Le Vénérable Maître pose son épée nue sur la Bible ouverte au premier chapitre de l'Evangile de Saint Jean.
Tous les Frères remettent la leur dans le fourreau.
Le Vénérable Maître s'assoit et dit:
Vénérable Maître
J'invite les Frères à s'asseoir, et je prescris au nom de l'Ordre, le plus profond silence à tous les ouvriers.
On ne fait en Loge de Maître aucun applaudissement ni acclamation.
Le Vénérable Maître expose le sujet particulier de l'assemblée, et fait mettre en délibération les affaires qui y ont donné lieu.
Cependant, on doit éviter, autant que possible, de traiter aucune affaire en Loge de cérémonie de Maître.
Si c'est pour une réception, le Vénérable Maître l'annonce comme suit.
CEREMONIE DE LA RECEPTION
PROCLAMATION POUR LA RECEPTION D'UN COMPAGNON
e Vénérable Maître s'adresse aux Frères:
Vénérable MaîtreL
Mes chers Frères, le Frère Compagnon N.... N...., (il lit, sur le bulletin que le Frère Préparateur à dû lui remettre, ses nom - nom de baptême - et surnom - nom de famille -, âge, domicile, état civil), professant la religion ........... , désire de faire de nouveaux progrès dans la Franc-Maçonnerie, et d'être reçu dans la classe des Maîtres.
Il a fini son temps (ou bien : son mérite personnel lui a fait obtenir la dispense d'une partie du temps prescrit); la Loge a consenti à son avancement par un scrutin régulier, ainsi que la lecture du protocole va vous le confirmer.
Voici le moment de donner votre consentement définitif à sa réception.
Frère Secrétaire. lisez l’extrait du protocole de scrutin et d'admission au grade de Maître du Frère N... N...
Après le lecture de l’extrait du protocole, le Vénérable Maître dit au Frère Préparateur:
Vénérable Maître
Frère N.... N.... (Préparateur), qui avez été chargé de l'examen et de la préparation du candidat, faites nous connaître quelles sont ses dispositions.
Le Frère Préparateur fait sommairement son rapport, qu'il termine en disant:
Préparateur
........................................................
Ainsi, Vénérable Maître, le candidat m'a paru digne d'être reçu Maître Franc-Maçon.
Si le candidat a mis quelques réflexions par écrit, le Préparateur les remet au Vénérable Maître, ainsi qu'il a déjà été dit, et le Vénérable Maître les remet au Frère Secrétaire en disant:
Vénérable Maître
Que les réflexions du candidat soient réservées pour servir à son examen lorsqu'il demandera son avancement dans l'Ordre.
Mes Frères, si vous jugez vous-mêmes que le Frère Compagnon N.... N.... soit digne d'être reçu au grade de Maître, je vous invite à me le faire connaître à l'instant dans la forme accoutumée. Persistez-vous dans le consentement que vous avez donné à sa réception ?
Aussitôt le Vénérable Maître frappe un seul coup:
Vénérable Maître O
et tous les Frères donnent ensemble le signe de consentement, en étendant le bras droit en avant, la main en équerre, la paume tournée contre terre.
S'il y avait des Frères opposants, ils doivent se lever et rester debout sans lever le bras, et dans ce cas, le Vénérable Maître se conformera à ce qui a été prescrit dans le Rituel du premier grade.
Le consentement étant donné, le Vénérable Maître dit:
Vénérable Maître
Puisque aucun Frère ne s'oppose à sa réception, je vais y faire procéder.
(s'adressant au Frère Introducteur) Frère N... N..., que j'ai choisi pour l'introduction du candidat, allez finir sa préparation selon les lois et usages de l'Ordre.
Le Frère N... N..., son Parrain, vous assistera dans vos fonctions et vous présenterez ensuite le Compagnon à la Loge.
Le Frère Introducteur et le Frère Parrain viennent se placer entre les deux Surveillants, et après s'être inclinés devant l'Autel d'Orient, ayant la main droite au signe d'ordre de la Loge de Maître, ils sortent ensemble pour remplir leurs fonctions.
Alors le Vénérable Maître désigne celui des Frères Maîtres derniers reçus, qui doit être couché dans le tombeau.
Il choisit ensuite un nombre convenable de Frères pour éteindre les bougies qui sont autour de l'appartement, les mêmes restant chargés de les rallumer quand ils en recevront l'ordre.
Il nomme en même temps les 6 Maîtres qui, avec les deux Surveillants et le Maître des Cérémonies, doivent faire la garde du tombeau, désignant parmi ceux-ci les trois auxquels le Maître des Cérémonies remettra les trois rouleaux de carton avec lesquels ils frapperont légèrement sur les épaules du candidat, lorsqu'il fera les pas de Maître sur le tombeau.
Pendant que le Frère Introducteur remplit ses fonctions auprès du candidat, le Vénérable Maître fait lire, pour l'instruction des Frères, les articles du Rituel qui concernent les devoirs et fonctions du Frère Proposant, la préparation et l'introduction du candidat, et les règles qui doivent être observées en Loge par les Frères en général pendant la cérémonie.
Le Vénérable rappellera en particulier la manière de former la Loge (3), ainsi que le maniement de l'épée au moment du serment.
On les finit lorsque le Frère Parrain annonce l'arrivée prochaine du candidat à la porte de la Loge, en apportant son épée au Vénérable Maître.
LE CANDIDAT EST A LA PORTE DE LA LOGE
Le Frère Introducteur annonce le candidat à la porte de la Loge par la batterie du grade de Compagnon de deux fois trois coups:
Introducteur OO-O OO-O
Le Second Surveillant dit au Premier qui le répète au Vénérable Maître:
Second Surveillant
Frère Premier Surveillant, on a frappé à la porte de la Loge en Compagnon.
Premier Surveillant
Vénérable Maître, on a frappé à la porte de la Loge en Compagnon.
Vénérable Maître
Frère Premier Surveillant, dites au Frère Second Surveillant de voir qui c'est.
Premier Surveillant
Frère Second Surveillant, voyez qui c'est.
Le Second Surveillant ayant reçu l'ordre, va frapper à son tour deux fois trois coups:
Second Surveillant OO-O OO-O
et il ouvre de suite la porte en disant:
Second Surveillant
Qui est-ce qui a frappé ainsi ?
Introducteur
C'est un Frère Franc-Maçon Compagnon qui demande à être reçu Maître.
Le Second Surveillant, ayant refermé la porte, répète la réponse au Premier Surveillant qui la rend au Vénérable Maître, ce qui sera observé de même pour les trois questions d'Ordre suivantes:
Second Surveillant
Frère Premier Surveillant, c'est un Frère Franc-Maçon Compagnon qui demande d'être reçu Maître.
Premier Surveillant
Vénérable Maître, c'est un Frère Franc-Maçon Compagnon qui demande d'être reçu Maître.
Vénérable Maître
Frère Premier Surveillant, quel est son nom de baptême, son nom civil, son âge, le lieu de son domicile, et sa religion ?
Le Second Surveillant ouvre la porte et dit:
Second Surveillant
Quel est son nom de baptême, son nom civil, son âge, le lieu de son domicile, et sa religion ?
Le candidat répond lui-même à toutes ces questions; le Frère Introducteur rectifie au besoin les réponses:
Candidat
Mon nom de baptême est ........, mon nom civil est ........, je suis âgé de ....... ans, mon domicile est à ........., et je professe la religion .......
Le Second Surveillant ayant de même refermé la porte, vient répéter au Premier Surveillant les réponses qu'il a reçues, et celui-ci les rend au Vénérable Maître.
Second Surveillant
Frère Premier Surveillant, il s'appelle N.... N.... (ses noms de baptême et civil), il est âgé de ....... ans (son âge), il fait sa résidence à ......... (domicile), et il professe la religion .........(sa religion).
Premier Surveillant
Vénérable Maître, il s'appelle N..... N....., il est âgé de ........ ans, il fait sa résidence à .........., et il professe la religion ..........
Vénérable Maître
Frère Premier Surveillant, quel est son nom et son âge d'Ordre ? Où a-t-il travaillé, et dans quelle partie a-t-il fait son travail ?
Premier Surveillant
Frère Second Surveillant, quel est son nom et son âge d'Ordre ? Où a-t-il travaillé, et dans quelle partie a-t-il fait son travail ?
Le Second Surveillant ouvre la porte et dit:
Second Surveillant
Frère Introducteur, quel est son nom et son âge d'Ordre ? Où a-t-il travaillé et dans quelle partie a-t-il fait son travail ?
Introducteur
Son nom est G.....n, il a cinq ans passés, il a travaillé dans la seconde division du porche, il a poli la pierre brute et préparé ses outils.
Le Second Surveillant referme la porte et dit:
Second Surveillant
Frère Premier Surveillant, son nom est G.....n, il a cinq ans passés, il a travaillé dans la seconde division du porche, il a poli la pierre brute et préparé ses outils.
Premier Surveillant
Vénérable Maître, son nom est G.....n, il a cinq ans passés, il a travaillé dans la seconde division du porche, il a poli la pierre brute et préparé ses outils.
Vénérable Maître
Frère Premier Surveillant, a-t-il fait son temps ? Ses Maîtres sont-ils contents de lui ? Est-il disposé à subir ses dernières épreuves ? Et qui est-ce qui répond de lui dans la Loge ?
Premier Surveillant
Frère Second Surveillant, a-t-il fait son temps ? Ses Maîtres sont-ils contents de lui ? Est-il disposé à subir ses dernières épreuves ? Et qui est-ce qui répond de lui dans la Loge ?
Le Second Surveillant ouvre la porte et dit:
Second Surveillant
Frère Introducteur, a-t-il fait son temps ? Ses Maîtres sont-ils contents de lui ? Est-il disposé à subir ses dernières épreuves ? Et qui est-ce qui répond de lui dans la Loge ?
Introducteur
Il a fait son temps, ses Maîtres sont contents de lui, il est disposé à subir ses dernières épreuves, et le Frère N.... N.... répond de lui.
Le Second Surveillant referme la porte et dit:
Second Surveillant
Frère Premier Surveillant, il a fait son temps, ses Maîtres sont contents de lui, il est disposé à subir ses dernières épreuves, et le Frère N..... N..... répond de lui.
Premier Surveillant
Vénérable Maître, il a fait son temps, ses Maîtres sont contents de lui, il est disposé à subir les dernières épreuves, et le Frère N... N... répond de lui.
Le Vénérable Maître interpelle le Frère nommé pour répondant, qui se lève aussitôt:
Vénérable Maître
Frère N.... N...., le Compagnon qui se présente pour être reçu Maître assure que vous répondez de lui à la Loge.
Vous connaissez à ce titre toute l'étendue des devoirs que l'Ordre vous impose, et de vos obligations envers le candidat.
Dites donc à haute voix si vous répondez de lui à l'Ordre et à vos Frères.
Le Frère répondant ayant fait sa réponse affirmativement, le Vénérable Maître dit:
Vénérable Maître
Mes Frères, le Frère N... N... nous est garant du Frère N... N...
Consentez-vous qu'il soit introduit pour être reçu Maître Franc-Maçon ?
Je vous le demande pour la dernière fois.
Le Vénérable Maître frappe seul un coup:
Vénérable Maître O
pour le consentement qui se donne dans la forme accoutumée.
Le consentement étant donné, le Vénérable Maître bat un coup d'ordre, qui est répété par les deux Surveillants:
Vénérable Maître O
Premier Surveillant O
Second Surveillant O
Aussitôt, tous les Frères viennent en silence se ranger autour du tapis dans le même ordre qu'il est prescrit pour les grades précédents. (3). Les six Frères préposés à la garde du cercueil prennent leur place.
Les Surveillants font étendre sur la figure du cercueil celui des plus jeunes Maîtres qui a été désigné par le Vénérable Maître, et ils le couvrent avec le tapis noir bordé et croisé de blanc.
Pendant que les Frères se placent ainsi, les Frères préposés pour l'illumination éteignent les lumières de l'appartement.
Le Maître des Cérémonies, aidé par ses adjoints, enveloppe les neuf flambeaux du tapis avec les cylindres ou tuyaux. Les Surveillants et le Secrétaire cachent de même leurs lumières. Le Vénérable Maître place aussi des cylindres autour des trois lumières du chandelier à 3 branches.
Il conserve une seule lumière que sera placée dans une lanterne sourde pour qu'elle puisse éclairer, juste autant qu'il faut, le Vénérable Maître pour la lecture du récit historique du grade.
Le Maître des Cérémonies allume les deux terrines à l'esprit de vin, dont l'une est placée à l'Occident, devant le Mausolée et l'autre à l'extrémité orientale du tapis. Elles doivent être garnies d'une quantité suffisante d'esprit de vin pour qu'elles puissent durer jusqu'à ce que le candidat ait fait les trois pas sur le cercueil.
Enfin, il distribue les trois rouleaux de carton aux trois Frères préposés pour en faire l'usage prescrit.
Tout étant convenablement disposé, le Vénérable Maître bat un coup, qui est répété par les deux Surveillants:
Vénérable Maître O
Premier Surveillant O
Second Surveillant O
et il dit:
Vénérable Maître
Frère Premier Surveillant, puisque le Frère Compagnon est décidé à subir les épreuves nécessaires, qu'il soit introduit.
Premier Surveillant
Frère Second Surveillant, puisque le Frère Compagnon est décidé à subir les épreuves nécessaires, qu'il soit introduit.
Le Second Surveillant, ayant reçu l'ordre du Premier, va frapper à la porte par la batterie de Compagnon, qui lui est répétée par le Frère Introducteur:
Second Surveillant OO-O OO-O
Introducteur OO-O OO-O
Il ouvre rapidement la porte et dit:
Second Surveillant
Le Vénérable Maître vous ordonne d'introduire dans la Loge ce Frère Compagnon.
LE CANDIDAT INTRODUIT DANS LA LOGE
Le Frère Introducteur fait entrer le candidat à reculons dans la Loge, en le tenant toujours exactement le dos tourné vers la partie orientale.
Il le place ainsi à l'Occident, entre les deux Surveillants, en face du mausolée.
Alors il lui dit:
Introducteur
Mon Frère, armez-vous de confiance et de courage.
Aussitôt, les deux Surveillants se placent devant le candidat, et lui arrachent son tablier. (il s’agit d’un tablier spécial, facilement détachable)
Le Second Surveillant lui dit d'un ton sévère:
Second Surveillant
Etes-vous digne de porter cet habit ?
Après un moment de silence, le Vénérable Maître bat un coup, qui est répété par les deux Surveillants:
Vénérable Maître O
Premier Surveillant O
Second Surveillant O
et dit au candidat d'un ton sévère:
Vénérable Maître
Compagnon, on vous a accusé d'un grand crime. En seriez-vous coupable ?
Soyez sincère: l'aveu et le repentir sont les seuls moyens d'obtenir grâce.
Votre conscience ne vous reproche-t-elle rien ? Répondez.
Le candidat ayant répondu négativement, le Vénérable Maître dit:
Vénérable Maître
Frères Surveillants, éprouvez le Compagnon.
Montrez-lui la preuve du crime et examinez-le sévèrement.
Le Second Surveillant ayant fait tourner le candidat, le Premier Surveillant lui montre le cercueil et dit:
Premier Surveillant
Compagnon, voilà le preuve du crime.
Après un moment de silence, il continue:
Premier Surveillant
Vénérable Maître, le Compagnon paraît ému de ce triste spectacle, mais rien n'annonce qu'il soit coupable.
Vénérable Maître
Compagnon, tout vous montre ici notre juste douleur. Nous avons perdu notre Respectable Maître par la perfidie des Compagnons.
Vous êtes accusé d'en être le complice. N'avez-vous aucune connaissance de cet horrible complot ? Répondez.
Le candidat ayant répondu négativement, le Vénérable Maître lui dit:
Vénérable Maître
Mon Frère, la parole d'un Maçon est sacrée. Aussi je reçois la vôtre, et dès ce moment vous n'êtes plus coupable à nos yeux. Mais ne soyez pas surpris des soupçons que nous avions conçus contre vous.
Depuis notre malheur, que nous ne pouvons attribuer qu'à des Compagnons, tous ceux de votre grade nous sont devenus suspects, et vous êtes personnellement accusé. Mais votre franchise vous rend aujourd'hui notre confiance. Pour vous en convaincre, nous sommes prêts à vous associer à nos travaux, et à vous révéler les mystères qui nous rassemblent en ce lieu d'horreur.
Cependant, mon Frère, vous devez être encore éprouvé. Méditez donc sérieusement les choses qui vous seront enseignées dans ce grade. Et, par votre fermeté, par votre docilité, par votre intelligence, méritez la faveur que l'Ordre veut vous faire.
VOYAGES DU CANDIDAT
Le Vénérable Maître bat les neuf coups par trois fois trois, qui sont répétés par les Surveillants:
Vénérable Maître OO-O OO-O OO-O
Premier Surveillant OO-O OO-O OO-O
Second Surveillant OO-O OO-O OO-O
et dit:
Vénérable Maître
Frère Second Surveillant, que le Compagnon fasse avec vous, autour de ces tristes restes, les neuf voyages emblématiques, lesquels pourront se terminer en trois, s'il se laisse guider par vos conseils
PREMIER VOYAGE
Le Second Surveillant prend avec sa main droite la main gauche du candidat, qui avec sa main droite tient la pointe de l'épée du Surveillant sur son coeur.
Ils vont ainsi de l'Occident à l'Orient par le Midi et reviennent de l'Occident par le Nord, le candidat ayant toujours le dos tourné contre le cercueil.
Lorsqu'il est parvenu à la tête de mort qui est à l'Orient, derrière le Vénérable Maître, le Second Surveillant le fait arrêter un petit instant devant ce tableau, et il lui dit à haute voix:
Second Surveillant
Mon Frère, regardez ce tableau.
et il lui fait lire l'inscription:
Candidat
Pensez à la mort.
Le tour étant fini, le Second Surveillant fait arrêter le candidat à l'Occident, où il lui fait saluer l'Orient, ce qui se pratique après chaque voyage.
Alors le Vénérable Maître frappe un seul coup:
Vénérable Maître O
et dit la première maxime:
Vénérable Maître
Celui qui voyage dans une terre étrangère n'est jamais plus près de s'égarer que lorsqu'il renvoie son guide, croyant savoir le chemin.
Après un moment de silence, le Vénérable Maître dit:
Vénérable Maître
Frère Second Surveillant, faites-lui faire le deuxième voyage.
DEUXIEME VOYAGE
Il se fait comme le précédent.
Le Second Surveillant, étant parvenu vers la tête de mort, arrête le candidat en face du tableau et lui dit:
Second Surveillant
Ici bas, la vie est prêt de la mort, et l'homme a toujours un pied sur le bord du tombeau.
Le second voyage étant fini, le Vénérable Maître frappe seul un coup:
Vénérable Maître O
et il dit la deuxième maxime:
Vénérable Maître
Heureux celui qui, s'étant bien étudié lui-même, a pu connaître ses défauts, apercevoir son ignorance, et sentir qu'il a besoin de secours: car il a déjà fait le premier pas vers la lumière.
Après un moment de silence, il dit:
Vénérable Maître
Frère Second Surveillant, faites-lui faire le troisième voyage.
TROISIEME VOYAGE
Il se fait comme le précédent.
Etant arrivé à la tête de mort, le Second Surveillant dit au candidat:
Second Surveillant
Mon Frère, l'homme ne vit que pour la mort, et sans la mort, il ne peut parvenir à la vie.
Le troisième voyage étant fini, le Vénérable Maître frappe seul un coup:
Vénérable Maître O
et il dit la troisième maxime:
Vénérable Maître
Chercher avec un coeur droit, demander avec résignation et discernement, et frapper avec confiance et persévérance, telle est la clé de la science du sage.
Après un moment de silence, il dit:
Vénérable Maître
Frère Second Surveillant, le Compagnon a-t-il découvert dans ses
voyages la vertu qui distingue les Maîtres ?
Second Surveillant
Non, Vénérable Maître, mais il a été docile à mes conseils, m'ayant donné toute sa confiance.
Vénérable Maître
Puisqu'il a su, comme Compagnon, se défier de ses forces, montrez-lui la vertu si nécessaire aux Maîtres pour se conduire eux-mêmes, et pour diriger les Compagnons et les Apprentis.
Le Second Surveillant montre au Compagnon, avec son épée, le transparent de la PRUDENCE, et après une légère pause, le Vénérable Maître lui dit:
Vénérable Maître
Mon Frère, la TEMPERANCE et l'amour de la JUSTICE ne suffisent pas au Maçon. La PRUDENCE lui est encore nécessaire pour agir et pour régler ses propres vertus.
C'est par elle qu'il sait discerner le but auquel il doit tendre, et qu'il découvre les moyens d'y parvenir.
et après un moment de silence:
Vénérable Maître
Frères Surveillants, il est temps de conduire le Compagnon vers l'emblème du Maître.
Les Surveillants conduisent le candidat en face du Mausolée, et le Premier Surveillant, lui montrant les inscriptions, lui dit:
Premier Surveillant
Mon Frère, considérez attentivement cet emblème.
C'est l'Ordre qui vous le donne pour modèle.
Après un petit intervalle, le Vénérable Maître dit:
Vénérable Maître
Tous homme, par sa naissance, est devenu victime de la mort.
Mais le sage voit approcher sans effroi l'instant qui le dépouillera de ce qui lui est étranger pour le rendre à lui-même.
Ensuite, le Vénérable Maître frappe seul un coup:
Vénérable Maître O
et les deux Surveillants font retourner le candidat face à l'Orient.
Le Vénérable Maître lui dit:
Vénérable Maître
Frère Compagnon, avez-vous bien entendu les maximes que l'Ordre vient de vous présenter ?
Le Compagnon répond:
Vénérable Maître
Mais il ne suffit pas, mon Frère, de connaître ce qui peut nous rendre vertueux, Il faut encore avoir sur nous-mêmes assez d'emprise pour vaincre nos passions.
Etes-vous déterminé à pratiquer ces choses ? Répondez
Le candidat ayant répondu affirmativement, le Vénérable Maître ajoute:
Vénérable Maître
Soyez constant, mon Frère, dans cette résolution salutaire. Et surtout, ne l'oubliez jamais lorsque vos désirs seront contraires à vos devoirs.
Après un moment de silence, il continue:
Vénérable Maître
Compagnon, vous étiez condamné à faire neuf voyages. Mais votre innocence, le courage que vous m'avez montré, et votre confiance dans l'Ordre dans les trois voyages que vous venez de faire, vous ont obtenu grâce et conduit à la porte du Temple.
Le Vénérable Maître frappe seul un coup:
Vénérable Maître O
et aussitôt les Frères vont en silence reprendre leurs places ordinaires. Les 6 Frères désignés pour la garde du cercueil restent à leur place.
Il en reste seulement six, couverts d'un manteau, autour du tapis, savoir trois du côté du Midi, et trois du côté du Nord, lesquels, avec le Vénérable Maître et les deux Surveillants, compléteront le nombre de neuf.
Lorsque le candidat sera renversé, et avant la lecture du récit historique, le Maître des Cérémonies, pour compléter ce nombre, remplacera le Vénérable Maître.
Les Frères étant placés, le Vénérable Maître dit:
Vénérable Maître
Frère Compagnon, les épreuves par lesquelles vous venez de passer, les conseils que vous avez reçus, les règles et les maximes qui vous ont été enseignées, n'ont eu d'autre motif que celui de vous rendre digne d'entrer dans le Temple, dont les portes sont prêtes à s'ouvrir devant vous.
Vous nous paraissez être tel que nous le désirons, mais nous ne pouvons lire dans le fond de votre âme, et souvent les dehors de l'homme sont trompeurs.
Prenez-y garde; la lumière qui brille dans ce Temple éclaire tout, et aucun homme ne peut se soustraire à la puissance de son action. Elle ne souffre pas les profanes. Elle punit le curieux, le présomptueux et l'indiscret par les remords, en se retirant d'eux et en les abandonnant aux ténèbres de leur âme. Eprouvez-vous donc rigoureusement. Sondez votre coeur, et voyez ce qui vous manque pour devenir un Maître accompli.
En qualité de Compagnon, vous avez été jusqu'à présent dirigé par vos chefs, suivant les instructions de l'Ordre. Mais vous allez bientôt recevoir le caractère du Maître, pour diriger à votre tour et instruire vos inférieurs. Le Maître, mon Frère, n'instruit pas seulement par les paroles. C'est par la force de l'exemple qu'il doit guider les Apprentis et les Compagnons.
Vous sentez-vous capable de diriger ainsi vos Frères ? Répondez.
Le candidat ayant répondu d'une manière satisfaisante, le Vénérable Maître continue:
Vénérable Maître
Lorsque vous vous présentâtes pour la première fois à l'Ordre, on vous admit pour un cherchant. Au second grade, vous fûtes reconnu pour persévérant dans la recherche de la Vérité. Voulez-vous aujourd'hui devenir souffrant dans l'espoir de la découvrir ?
Et aurez-vous le courage de vous exposer même à la mort pour sa défense ? Consultez vos forces et répondez.
Le candidat ayant répondu d'une manière satisfaisante, le Vénérable Maître frappe un coup, qui est répété par les deux Surveillants:
Vénérable Maître O
Premier Surveillant O
Second Surveillant O
et dit:
Vénérable Maître
Frères Surveillants, puisqu'il est ferme dans ses résolutions, et déterminé à tout souffrir pour trouver la lumière, faites-lui monter les sept marches du Temple, mais soutenez-le et ne l'abandonnez pas, afin qu'il puisse parvenir jusqu'à la Chambre du Milieu.
LE CANDIDAT EST AU BAS DE L'ESCALIER DU TEMPLE
Le Premier Surveillant, aidé par le Second, fait placer le deux pieds du candidat en équerre, et lui fait monter, par trois petits pas maçonniques les trois premières marches. Il l'arrête au palier du chiffre 3 et lui fait donner le signe entier d'Apprenti.
Il lui fait ensuite monter par deux pas les deux autres marches, et l'arrête de nouveau au palier du chiffre 5, où il lui fait donner le signe entier de Compagnon.
Ensuite, il lui fait monter en le portant et le soutenant, les deux dernières marches, et l'ayant arrêté au chiffre 7, il dit:
Premier Surveillant
Vénérable Maître, le Frère Compagnon a monté les sept degrés du Temple, il est parvenu jusqu'au pavé mosaïque, mais il lui manque le signe de Maître.
Vénérable Maître
Faites-le passer dans la Chambre du Milieu par les trois pas de Maître. Vous le conduirez ensuite à l'Orient pour y prendre ses engagements. C'est là qu'il recevra le caractère et les signes qui lui sont nécessaires.
Les deux Surveillants lui font mettre les deux pieds en compas ouvert sur le pavé mosaïque, et lui font faire par dessus le cercueil les trois pas de Maître comme il suit, savoir:
1) Il porte de pied droit de l'Occident au Midi, et apporte le milieu du pied gauche derrière le talon droit.
2) Il porte le pied gauche au Nord, et apporte le milieu du pied droit derrière le talon gauche.
3) Il porte le pied droit à l'Orient, et apporte de milieu du pied gauche derrière le talon droit.
Alors, il salue l'Orient.
Les deux Surveillants le soutiennent par les bras pendant qu'il fait ces trois pas, à chacun desquels celui des Frères préposés vers qui il s'avance lui donne un coup sur l'épaule, avec le rouleau de carton.
Les trois pas étant finis, les deux Surveillants le conduisent à pas libres vers l'Autel d'Orient, où le Vénérable Maître lui dit:
Vénérable Maître
Frère Compagnon, voulez-vous prendre les engagements des Maîtres, sans lesquels vous ne pourriez être admis à la connaissance des mystères de ce grade.
Le candidat ayant répondu affirmativement, le Vénérable Maître dit:
Vénérable Maître
Frères Surveillants, faites-le donc placer dans la posture convenable et accoutumée pour y prononcer son engagement.
Les Surveillants lui font mettre le genou droit sur le coussin, la main droite dégantée sur l'Evangile et l'épée, et le Vénérable Maître lui fait tenir avec la main gauche la pointe d'un compas ouvert sur le coeur.
Le Vénérable Maître frappe seul un coup:
Vénérable Maître O
et dit:
Vénérable Maître
A l'ordre, mes Frères.
Tous les Frères, étant debout, tirent leur épée qu'ils tiennent la pointe haute avec la main droite, et avec la main gauche, ils tiennent leur chapeau bas.
Le Premier Surveillant prend sur l'Autel la feuille où est écrit l'engagement, il la présente au candidat, qui le prononce à haute voix comme suit:
ENGAGEMENT DES MAÎTRES
Candidat
Moi, N.... N...., (ses noms de baptême et civil), je promets, en présence du Grand Architecte de l'Univers, et m'engage sur ma parole d'honneur devant cette respectable assemblée, de ne révéler à aucun Compagnon, ni Apprenti, ni à aucun homme que je n'aurais pas reconnu pour vrai et légitime Maître, aucun des mystères qui m'ont été confiés, ou qui pourront l'être à l'avenir, sans y être légitimement autorisé par mes chefs et selon les lois de l'Ordre.
Je promets de remplir exactement tous les devoirs d'un vrai Maître Franc-Maçon, et de respecter les lois de ma religion (2) et celles de l'Etat; de remplir les devoirs de la fraternité et de l'amitié; d'édifier de tout mon pouvoir mes Frères par une bonne conduite tant dans la société civile que dans l'Ordre.
Renouvelant de coeur et de bouche tous les engagements que j'ai déjà pris.
Ainsi que Dieu me soit en aide.
Les Surveillants relèvent le candidat. Le Vénérable Maître frappe seul un coup:
Vénérable Maître O
Tous les Frères remettent l'épée dans le fourreau, et se couvrent, sans s'asseoir. Ils restent debout jusqu'à l'élévation du candidat.
Alors le Maître des Cérémonies éteint les flammes et place la terrine qui est à l'Orient, de manière que le Vénérable Maître puisse se mettre auprès du tombeau.
Le Vénérable Maître dit au candidat:
Vénérable Maître
L'engagement que vous venez de prendre et la confiance que vous avez méritée éloignent toutes mes réserves. Prêtez attention au récit que je vais vous faire. En vous instruisant du légitime sujet de notre douleur, il vous retracera la règle de votre conduite dans le grade que vous allez recevoir.
Frères Surveillants, placez le candidat au pied du cercueil, afin qu'il y soit reçu Maître, et vous, mes Frères, qui entourez ce monument où sont renfermés les tristes restes de ce que nous avions de plus cher, disposez tout pour la célébration de nos mystères.
LE CANDIDAT EST MIS DANS LE CERCUEIL
Les Surveillants font reculer le candidat jusqu'au bas du cercueil.
Les six Maîtres qui sont autour aident celui qui y est couché à se relever en silence et sans aucun bruit.
Le Vénérable Maître, armé de son maillet, descend et se place debout vis à vis du candidat, accompagné d'un Frère Maître qui porte la lanterne qui doit servir à éclairer le Vénérable Maître pendant la lecture du récit.
Le Vénérable Maître, regardant fixement le candidat. dit:
Vénérable Maître
A la Gloire du Grand Architecte de l’Univers,
Au nom de l'Ordre,
(il lui porte un coup de maillet sur le milieu de l'épaule droite)
Sous les Auspices de .....,
Du consentement de cette respectable Loge,
(il lui porte un second coup de maillet sur le milieu de l'épaule gauche)
Et par le pouvoir que j'en ai reçu,
Je vous reçois Maître Franc-Maçon.
En prononçant ces derniers mots, il lui porte un troisième coup de maillet sur le front.
Les trois coups de maillet forment un triangle sur la partie supérieure du corps du candidat.
Aussitôt après le troisième coup, les deux Surveillants, tenant chacun un de leurs pieds derrière le talon du candidat, le renversent en lui portant une de leurs mains contre la poitrine, et en le soutenant avec l'autre sous le dos. Ils l'étendent sur le petit matelas noir qui recouvre la figure du cercueil.
Ils lui font mettre la m...n d....e sur le c....r, au signe de Compagnon, et la jambe droite relevée en équerre. Ils lui couvrent le buste jusqu'à la tête avec un linge blanc ensanglanté, et le corps entier avec le tapis noir croisé et bordé de blanc sous lequel on place, vers la tête du candidat, un petit cerceau pour que sa respiration ne soit pas gênée.
Alors le Frère Introducteur, qui n'a pas dû quitter le candidat, va se placer à l'Occident, en avant des places des Surveillants, et là il reste debout l'épée nue à la main jusqu'à ce que, le candidat étant relevé, il l'accompagne de nouveau.
NB. S'il y a deux Maîtres à recevoir le même jour, ce qui ne doit avoir lieu que lorsque les circonstances l'exigent, on reçoit de même le second avant de commencer le récit historique du grade, et on le place sur un autre matelas, que l'on place à côté du premier.
Aussitôt que le candidat est ainsi placé, le Vénérable frappe neuf coups, par trois fois trois, qui sont répétés par les deux Surveillants:
Vénérable Maître OO-O OO-O OO-O
remier Surveillant OO-O OO-O OO-O
Second Surveillant OO-O OO-O OO-O
Ensuite, les deux Surveillants, le Maître des Cérémonies (remplaçant le Vénérable Maître) et les six autres Maîtres, présentent la pointe de leur épée nue au corps du candidat, ce qui fait toujours le nombre neuf.
Ils observent le plus profond silence, et sont dans une attitude de recueillement et d'affliction.
RECONNAISSANCE DES MAÎTRES
Vénérable Maître
Frères Maîtres, qui avez été préposés à la garde du cercueil, reconnaissons-nous.
Le Maître des Cérémonies se retire un peu en arrière et. tous ayant posé leur épée sur le tapis, les six Maîtres se réunissent aux deux Surveillants, qui sont placés à l'Occident, et au Vénérable Maître, qui est vers l'Orient, et forment tous les neuf ensemble, une chaîne autour du cercueil, en se tenant par les mains, les bras croisés. (droit sur gauche)
Dans cet état, le Vénérable Maître fait circuler les deux lettres indicatives de l'ancien mot de Maître, J.A., qui sont tracées sur la lame d'or triangulaire. Il les donne, détachées, à l'oreille du Maître qui est à sa droite, de sorte qu'elles lui reviennent ensuite par le côté gauche.
Après cela, le Vénérable Maître dit:
Vénérable Maître
Mes Frères, conservons précieusement le souvenir de ces deux lettres.
Peut-être aideront-elles un jour à retrouver la parole perdue.
Ensuite, le Vénérable Maître rompt la chaîne.
Les six Maîtres, les deux Surveillants et le Maître des cérémonies reprennent leurs épées, dont ils portent la pointe sur le corps du candidat, et le Vénérable Maître s'éloigne d'un pas vers l'Autel, pour faire le récit historique du grade comme il suit:
Le Vénérable Maître frappe seul un coup:
Vénérable Maître O
et prononce les paroles suivantes, avec le ton triste et élevé qui convient au sujet:
Vénérable Maître
Que tous les ouvriers du Temple soient dans le deuil et la douleur, puisqu'ils ont perdu leur Maître conducteur Hiram, et que sans lui ils ne peuvent accomplir l'édifice qu'ils devaient élever à la Gloire du Grand Architecte de l'Univers.
Qu'ils ne cessent de répandre des larmes, car la parole de Maître leur a été enlevée, la parole qu'Hiram avait reçue, sans laquelle il ne peut y avoir d'harmonie dans nos travaux.
Mes Frères, combien la cause de notre tristesse est déplorable ! Depuis ce malheur, rien n'est stable pour nous. Quelles vicissitudes ! Quelle obscurité ! Où sont les plans de ce Temple que nous devions élever ? Quel est celui d'entre nous qui a été doué d'intelligence pour concevoir l'ensemble et les rapports ?
Hiram seul en connaissait la beauté, lui seul pouvait nous diriger dans la construction du sanctuaire et de l'Autel. Mais il n'est plus, et nous n'avons d'espoir que dans notre courage et dans notre persévérance.
Que le Compagnon, qui dans ce moment lugubre, n'a pas craint de se présenter pour être reçu parmi les Maîtres, prête une oreille attentive au récit que je vais faire de nos malheur.
Puisse-t-il servir à son instruction, et le rendre digne de nous suivre dans nos recherches.
Et vous, mes Frères, ayez toujours devant les yeux les moindres circonstances d'un événement si funeste.
RECIT HISTORIQUE DU GRADE
Le temps était venu où Salomon devait élever un Temple à la Gloire du Grand Architecte de l'Univers sur les plans, tracés par une main céleste, qui avait été remis à David, son père, il fut aidé dans cette grande entreprise par Hiram, roi de Tyr.
Ce prince lui fournit en abondance les matériaux les plus riches, et lui procura un grand nombre d'excellents ouvriers. Mais il lui fit un don bien plus précieux en lui envoyant Hiram Abif, tyrien de nation, l'architecte le plus célèbre de l'univers, le plus habile dans tous les ouvrages de l'art.
Salomon, étant doué de la plus grande sagesse, reconnut le prix des talents et des lumières d'Hiram, il lui donna sa confiance, et l'établit chef de tous les ouvriers.
Hiram Abif les sépara d'abord en trois classes, afin que chacun pût recevoir une paye proportionnée à son mérite et à ses talents. Il donna à chaque classe des signes, attouchements et mots différents. Les premiers, ou les apprentis, étaient appelés à la colonne J où il leur donnait leur salaire; les compagnons à la colonne B. Mais il introduisit les maîtres dans la chambre du milieu, pour y être payés selon leur grade.
Un ordre si bien établi devait assurer à chacun sa juste récompense. Mais l'orgueil, l'envie et las cupidité traînent à leur suite le désordre, la confusion et le crime.
Trois compagnons perfides conçurent le détestable projet de forcer Hiram Abif à leur donner le mot de maître, pour s'en procurer la paye. Dans ce dessein, ils se placèrent à trois différentes portes du Temple, à l'heure où, après que les ouvriers s'étaient retirés, il avait la coutume d'aller seul vérifier les travaux.
Hiram, étant entré par la porte d'Occident, et voulant se retirer par celle du Midi, y trouva un de ces compagnons, qui lui demanda le mot de maître en le menaçant de le tuer s'il résistait à sa demande. Et sur son refus, ce scélérat lui donna un grand coup de marteau sur l'épaule gauche.
Hiram chercha son salut dans la fuite et, voulant s'échapper par le porte du Nord, il y trouva le second assassin, qui lui fit la même demande. Et, sur son refus, ce monstre lui porta un grand coup de massue sur l'épaule droite, dont il fut presque terrassé.
Cependant, il eut encore la force de s'enfuir vers la porte d'Orient. Mais il y trouva le troisième compagnon, qui le voyant déjà affaibli par les coups qu'il avait reçus, lui demanda impérieusement le mot de maître.
Hiram ne put se dissimuler l'extrémité du danger où il se trouvait en le refusant, mais il préféra son devoir à la conservation de sa vie. Le compagnon, irrité, lui porta un grand coup de maillet sur le front, qui le fit tomber mort.
Ces furieux, s'étant réunis, résolurent d'enterrer son cadavre, espérant que leur crime resterait ignoré. Mais comme il était encore jour, ils le cachèrent d'abord sous un monceau de pierres, et ils profitèrent ensuite des ténèbres de la nuit pour le porter sur un lieu élevé aux environs du Temple, où ils l'enterrèrent.
Après que sept jours se furent écoulés, Salomon, inquiet sur le sort du Maître Hiram, ordonna à neuf maîtres de le chercher dans tous les ateliers, et dans l'enceinte qu'il avait tracée pour la construction du Temple.
Les neuf maîtres se partagèrent en 3 équipes. Trois d'entre eux sortirent par la porte du Midi, trois par la porte du Nord. trois autres enfin par la porte d'Orient. Dans leurs recherches, ils appelèrent en vain le maître Hiram.
Mais ceux qui s'étaient dirigés du côté de l'Orient, attirés par l'éclat d'une lumière extraordinaire qui partait d'un lieu fort élevé. firent les plus grande efforts pour y parvenir.
Là, accablés de fatigue et de lassitude, ils s'assirent, et aperçurent une éminence qui leur fit connaître que la terre avait été nouvellement remuée en cet endroit. Ils se mirent à fouiller, et trouvèrent un cadavre, qu'ils reconnurent, à la lame d'or triangulaire dont il était encore décoré, pour le corps de notre Respectable Maître Hiram.
Alors. il jetèrent des cris de douleur, et se firent entendre par les deux autres équipes de maîtres. Ceux-ci accoururent et, s'étant réunis, ils vérifièrent ensemble que ce cadavre était le corps du maître Hiram, et qu'il avait été assassiné. Mais ils ne purent soupçonner de ce meurtre abominable que quelques méchants compagnons, qui auraient voulu lui arracher le mot de maître pour en avoir la paye.
Dans la crainte qu'ils eurent qu'il n'eût été forcé de le leur dévoiler, ils convinrent de ne plus employer l'ancien mot, et d'y substituer la première parole qu'ils prononceraient entre eux, en exhumant le corps d'Hiram.
Après cet accord, ils plantèrent sur cette éminence une branche d'épine nommée acacia, pour reconnaître le lieu où ils l'avaient découvert, et ils se rendirent auprès du roi Salomon, afin de lui apprendre cette triste nouvelle.
Le roi, pour témoigner la tendre amitié qu'il avait pour Hiram Abif, ordonna à ces neuf maîtres d'exhumer son corps et de le transporter dans le Temple, et voulut pour honorer sa mémoire qu'ils fussent accompagnés par tous les autres maîtres.
Les neuf maîtres qui avaient été chargés de faire les premières recherches, étant arrivés les premiers vers l'éminence qui couvrait le cadavre du maître Hiram, l'un d'eux le prit par le doigt index qui se détacha de l'os et lui resta dans la main. Un autre le prit par le doigt du milieu, mais la chair lui resta aussi dans la main. Enfin, un troisième essaya de l'élever en le prenant par le poignet; mais ainsi qu'il était arrivé aux deux premiers, la chair lui resta dans la main.
Alors, il s'écria; M.... B...., ce qui signifie le corps est corrompu ou la chair quitte les os, et il se mit en devoir d'exhumer le cadavre.
Les huit autres maîtres se réunirent à lui pour l'élever, en présence de tous les autres maîtres et selon les ordres du roi. Ils portèrent le corps d'Hiram dans le Temple en grande pompe, étant décorés des marques de leur grade, avec des gants blancs, afin de témoigner qu'ils étaient innocents du sang d'Hiram.
Le roi Salomon lui fit faire des obsèques magnifiques et, pour honorer son zèle et sa fermeté, il fit placer sur le tombeau la lame d'or triangulaire où était gravée la parole des Maîtres, et il en confia la garde à ses plus intimes favoris.
Salomon ayant approuvé la résolution qui avait été prise par les neuf maîtres, de ne plus employer le mot de leur grade, et d'y substituer le premier mot qu'ils auraient prononcé en déterrant le cadavre, tous les maîtres se rangèrent en cercle autour du tombeau pour exécuter ce projet. Alors le maître qui avait relevé le corps d'Hiram donna le mot M.... B...., à celui qui était à sa droite pour le faire passer de maître en maître jusqu'à ce qu'il fut connu de tous, et ce mot leur est resté pour se reconnaître entre eux.
RECHERCHE DU CORPS D'HIRAM
Le récit étant achevé, le Vénérable Maître bat un coup, qui est répété par les deux Surveillants:
Vénérable Maître O
Premier Surveillant O
Second Surveillant O
et aussitôt, le Maître des Cérémonies, aidé par ses adjoints, enlève les cylindres qui enveloppaient les lumières des trois chandeliers du tapis et du chandelier à trois branches de l'Autel d'Orient.
Les deux Surveillants et le Secrétaire en font de même pour les leurs.
Pendant ce temps, les Frères qui ont été préposés pour l'illumination rallument toutes les bougies qui éclairaient l'appartement avant l'entrée en Loge du candidat.
Le tout doit s'exécuter sans bruit et dans le plus grand silence.
L'illumination étant entièrement finie, le Vénérable Maître bat trois fois trois coups, qui sont répétés par les Surveillants:
Vénérable Maître OO-O OO-O OO-O
Premier Surveillant OO-O OO-O OO-O
Second Surveillant OO-O OO-O OO-O
et il dit:
Vénérable Maître
Frère Premier Surveillant, qu'est devenu notre Respectable Maître Hiram ?
Premier Surveillant
Il a été assassiné. Tout le confirme, et nous ne pouvons plus douter qu'il soit mort.
Vénérable Maître
Allons donc à la recherche de son corps, et ne négligeons rien pour le découvrir, afin de lui rendre les honneurs que nous lui devons.
Frère Second Surveillant, prenez avec vous deux Maîtres de votre colonne, et commencez vos recherche par le Nord.
Le Second Surveillant, suivi de deux des Maîtres qui étaient placés au Nord du tapis, fait le tour par le Nord. Etant de retour à sa place, il dit:
Second Surveillant
Vénérable Maître, nos recherches ont été vaines; nous n'avons rien trouvé.
Vénérable Maître
Frère Premier Surveillant, prenez aussi deux Maîtres de votre colonne, et continuez Les recherches par le Midi.
Le Premier Surveillant, suivi de deux Maîtres qui étaient placés au Midi, fait le tour de la Loge par le côté du midi. Et, étant de retour à sa place, il dit:
Premier Surveillant
Vénérable Maître, nos recherches ont été vaines: nous n'avons rien trouvé.
Vénérable Maître
Frères Premier et Second Surveillants, unissez-vous à moi pour cette importante recherche, et allons par l'Orient. J'espère que nous serons plus heureux.
Les deux Surveillants viennent joindre, par le côté du Nord, le Vénérable Maître à l'Orient, et se placent sur son côté droit.
Le Vénérable Maître, suivi des deux Surveillants, fait le tour entier de la Loge, par le Midi.
Etant de retour à l'Orient, il s'arrête au pied du cercueil, où l'on a eu soin de mettre une branche d'acacia, et dit:
Vénérable Maître
Mes Frères, la terre paraît ici nouvellement remuée. La lumière qui s'y fait remarquer (il montre la lame d'or triangulaire), m'est un indice que nous y trouverons le corps de notre Respectable Maître Hiram.
Mais tout annonce la violence et la perfidie. Marquons cette place avec une branche d'acacia.
Il ramasse la branche d'acacia qui est au pied du cercueil, et il la pose sur le tapis qui couvre le candidat. Ensuite, il dit:
Vénérable Maître
Avant de fouiller cette terre, convenons ensemble de ne plus nous servir de l'ancienne parole du Maître, et d'y substituer un nouveau mot, pour tromper la cupidité des assassins.
Mais auparavant, réunissons-nous avec les autres équipes qui ont cherché par le Nord et par le Midi, pour les instruire de notre découverte.
LE CANDIDAT RELEVE DU CERCUEIL
Le Premier Surveillant se place à la droite du Vénérable Maître, le Second Surveillant à sa gauche, et les six autres Maîtres restent autour du tombeau.
Alors le Vénérable Maître, aidé par les deux Surveillants qui sont à ses côtés, enlève le tapis noir et le linge ensanglanté qui couvraient le candidat.
Dès que le corps est découvert, ils font tous les trois ensemble, ainsi que les autres Maîtres, le signe d'horreur.
Ce signe se fait en passant rapidement du premier temps au second temps et du second au troisième, ce qui confirme le signe entier de Maître.
Le Second Surveillant prend le d....t i....x de la m....n d....e, qu'il laisse ensuite aller, comme s'il lui restait à la main, en prononçant le mot J.... Le Premier Surveillant le prend ensuite par le d....t du m....u, qu'il laisse aller de même, en prononçant le mot B....
Pendant ce temps, le Vénérable Maître et tous les Frères se tiennent au signe d'Ordre de Maître.
Enfin, le Vénérable Maître lui prend le p....t d....t avec sa m....n d....e, lui passe sa m....n g....e sous l'é....e g....e, tenant le p....d d....t contre le p....d d....t du candidat, g....u contre g....u, et p....e contre p....e.
Dans cette attitude, et aidé par les deux Surveillants, il le relève entièrement, disant d'une voix élevée:
Vénérable Maître
Il recevra la vie dans le sein de la mort.
et lorsqu'il est debout, il lui donne le mot du Maître, savoir:
Vénérable Maître
M.... (à l'oreille droite)
B.... (à l'oreille gauche)
Aussitôt le Frère Introducteur vient reprendre sa place auprès du candidat.
Le Vénérable Maître, étant allé vers l'Autel, frappe seul un coup:
Vénérable Maître O
et retourne à sa place, ainsi que les deux Surveillants, et les six Maîtres qui entouraient le tombeau. Et le Maître des Cérémonies vient se placer à côté du candidat.
Le Vénérable Maître, étant de retour à sa place, dit d'une voix élevée:
Vénérable Maître
Mes Frères, que notre joie soit grande en ce jour. Celui qui était semblable aux morts a renoncé aux vices qui pouvaient le corrompre et il a reçu une nouvelle vie.
Le Vénérable Maître, ainsi que toute la Loge, reste un moment dans un profond silence. Ensuite, il dit au candidat:
Vénérable Maître
Mon Frère, ne perdez jamais de vue ces sublimes emblèmes. Ils vous intéressent bien plus que vous ne pensez. Faites-en parmi les Maîtres le sujet continuel de vos méditations, et si vous ne pouvez encore en pénétrer le sens caché, sachez profiter de ce qu'ils présentent d'instructif et de moral.
Dans le récit qui vous a été fait de l'assassinat d'Hiram, vous avez vu trois Compagnons entreprendre d'arracher par violence ce qui ne pouvait être que le prix du travail et de la vertu, et commettre un horrible assassinat pour satisfaire leur aveugle cupidité.
C'est ainsi. mon Frère, que les passions portent aux plus grands excès ceux qui se soumettent à leur empire. Mais vous y avez vu un Maître plein de sagesse, célèbre par ses talents et par ses lumières, se livrer à une mort certaine plutôt que de conserver la vie au prix du dépôt qui lui avait été confié.
Tel est le devoir du vrai Maçon. Il n'est rien qu'il ne doive sacrifier à la fidélité, à la discrétion, et à la vertu.
Frère Maître des Cérémonies, faites approcher de moi le Frère nouveau reçu Maître, afin qu'il reçoive les marques et les signes caractéristiques de son grade.
Les Frères s'assoient.
Le Maître des Cérémonies le conduit sur la seconde marche de l'Autel d'Orient, au côté droit du Vénérable Maître.
HABITS, SIGNES ET MARQUES DISTINCTIVES DES MAÎTRES
Le Vénérable Maître, en décorant le récipiendaire d'un tablier de peau blanche doublé de taffetas bleu, lui dit:
Vénérable Maître
Mon cher Frère, en qualité de Maître, vous devez porter désormais le tablier blanc doublé de bleu, avec le pectoral rabattu.
Le Vénérable Maître laisse attacher le tablier par le Maître des Cérémonies, et continue ainsi:
Vénérable Maître
Lorsque vous reçûtes le grade d'Apprenti, la couleur blanche du tablier vous annonça ce que vous deviez faire. Elle vous indiqua que pour devenir vraiment Maçon, il fallait acquérir cette candeur, cette droiture d'intention, sans lesquelles la vertu ne saurait exister.
Mais dans le grade que vous venez de recevoir, cette même couleur est le témoignage de ce que vous devez avoir fait, puisqu'elle présente le symbole de la perfection, et de cette constance inébranlable dans le bien qui caractérise en effet un véritable Maître.
La couleur bleue qui entoure le tablier blanc vous démontre qu’il n’y a pas de vertu solide et durable, si elle n’est soutenue par la religion, qui seule peut attirer sur nous les faveurs célestes.
Le Vénérable Maître lui rend son épée:
Vénérable Maître
Mon Frère, je vous rends votre épée. C'est l'emblème parfait du pouvoir que tous Maître doit exercer contre le vice, pour faire régner la religion et la vertu.
Le Vénérable Maître lui rend son chapeau:
Vénérable Maître
Je vous rends aussi votre chapeau. Qu'il soit sur votre front le symbole de l'esprit de justice, de tempérance et de prudence qui doit accompagner les Maîtres dans toutes leurs démarches.
Désormais vous en serez toujours couvert en Loge, afin d'annoncer la supériorité que ce grade vous donne sur les Apprentis et les Compagnons
Puis le Vénérable Maître poursuit:.
Vénérable Maître
Lorsque vos travaux et votre attachement aux lois maçonniques vous auront élevé à quelque poste du gouvernement de l'Ordre, réunissez la douceur à la fermeté.
Que votre autorité soit juste et fraternelle, et que votre soumission entière à la Règle et à vos chefs serve d'exemple à vos inférieurs.
Dans le grade d'Apprenti, l'Ordre vous enseigna que la JUSTICE devait être la première règle de vos actions. Dans celui de Compagnon, la TEMPERANCE vous fut recommandée pour vous aider à vaincre vos passions déréglées. Mais vous avez appris aujourd'hui que sans la PRUDENCE du Maître vous ne pouvez éviter les obstacles qui s'opposent à votre avancement dans la vertu.
Le Vénérable Maître marque une pause.
Vénérable Maître
Par le grade de Maître, vous avez acquis l'âge de sept ans, qui est le troisième nombre mystérieux et le plus parfait de la Franc-Maçonnerie. Ne le dégradez jamais en vous, mon cher Frère. C'est le seul moyen de découvrir un jour sa véritable valeur.
Vous avez été relevé du tombeau par les signe, attouchement et mot de Maître. C'est par les mêmes moyens que vous devez vous faire reconnaître des Frères de ce grade. Je vais donc les répéter devant vous en y joignant les instructions nécessaires, afin que vous puissiez les retenir, et conserver ainsi le caractère que vous venez de recevoir.
Le signe de fait en trois temps:
1. En portent la m....n d....e, les d....s é....s et le p....e r....é, formant une é....e sur la p....
2. En relevant la m....n horizontalement et tenant le p....e appuyé sur le c....x de la p....e.
3. En portant la m....n d....e, toujours en é....e mais r....e, sur le f....t, de manière que le p....e soit en bas et que la p....e de la m....n regarde le c....l
Au troisième temps, on tient la t....e un peu détournée à d....e, et penchée sur l'é....e d....e.
Ce signe exprime la surprise, la douleur et l'horreur dont furent saisis les Maîtres lorsqu'ils découvrirent le cadavre du Respectable Maître Hiram.
Le second temps de ce signe est le signe d'Ordre ordinaire dans la Loge des Maîtres.
L'attouchement se fait, avec un autre Maître, en joignant le p....d d....t contre le p....d d....t, g....u contre g....u, p....e contre p....e, la m....n d....e dans la m....n d....e, tous les d....s écartés, et la m....n g.... appuyée derrière l'é.....e g....e. C'est dans le dernier temps que l'on se donne le mot du grade.
L'attouchement de la m....n d....e, dont je viens de parler, se fait en passant le p....e entre le p....e et l'i....x, en se saisissant mutuellement le p....t, avec les trois d....s du m....u un peu courbés, en entourant le p....t d....t, aussi courbé, la partie inférieure de la main. Ce quatrième temps de l'attouchement général est le seul qui se donne entre deux Frères qui veulent se reconnaître hors de la Loge de Maîtres.
Le mot du grade de Maître est M.... B...., qui signifie "le corps est corrompu" ou "la chair quitte les os".
Ce mot se dit en s'embrassant, la première syllabe à l'oreille droite, et les deux dernières à l'oreille gauche. Mais il ne se donne jamais en entier qu'en Loge. Hors de la Loge, on ne donne que les deux lettres M.B. L'un donne la première, l'autre la seconde.
Le Vénérable Maître, après cette instruction, donne en effet les signe, attouchement et mot au récipiendaire.
Ensuite, il dit:
Vénérable Maître
Mon cher Frère, votre nom de Maçon dans la Loge en qualité de Maître sera désormais G....N, qui signifie "élevé". Le mot de reconnaissance sera S....T. Ce dernier vous servira pour vous procurer l'entrée des Loges régulières.
Mais n'en faites usage qu'avec prudence et circonspection, ainsi que de tous les autres mots et signes qui vous ont été enseignés, et prenez garde de ne pas vous laisser surprendre par de faux Frères.
Il l'embrasse en lui donnant le baiser fraternel sur les deux joues et au front.
Ensuite, il lui dit:
Vénérable Maître
Mon Frère, l'âge que vous venez d'acquérir vous donne le droit de travailler sur la planche à tracer. C'est là que vous devez étudier les plans les plus convenables pour la perfection de l'ouvrage et pour la direction des ouvriers.
Allez vous présenter au Frère Premier Surveillant, il vous fera essayer ce nouveau travail, par la batterie de votre grade.
Le Maître des Cérémonies le conduit vers le Premier Surveillant, qui le conduit à son tour auprès de la planche à tracer qui est dessinée sur le tapis. Il y frappe avec son maillet trois fois trois coups:
Premier Surveillant OO-O OO-O OO-O
Ensuite, il remet son maillet au récipiendaire, qui y frappe aussi par le même nombre:
Récipiendaire OO-O OO-O OO-O
Alors le Frère Introducteur va reprendre sa place dans la Loge.
Le Maître des Cérémonies, ayant placé le récipiendaire entre les deux Surveillants, dit:
Maître des Cérémonies
Vénérable Maître, le Frère nouveau Maître a commencé son travail sur la planche à tracer.
Vénérable Maître
Faites-le reconnaître par les Officiers de la Loge et par ceux qui ont dirigé son travail. Vous le présenterez ensuite aux Respectables Frères qui sont à l'Orient, afin qu'il reçoive d'eux le baiser fraternel.
Et si la Loge n'est pas trop nombreuse, le Vénérable Maître donne l'ordre de le présenter aussi à tous les Frères qui la composent.
Les deux Surveillants, l'Ex-Maître, les Officiers titulaires, le Frère Préparateur et le Frère Introducteur le reconnaissent par le signe, attouchement et mots du grade, et par le baiser fraternel.
Les autres lui donnent seulement le quatrième temps de l'attouchement et le baiser fraternel; les Frères des grades supérieurs sur les deux joues et au front, les Maîtres sur les deux joues seulement, en trois temps, deux baisers sur la joue droite et un sur la gauche.
Après qu'il ait été ainsi reconnu, le Maître des Cérémonies le reconnaît à son tour par les signe, attouchement et mots, et par le baiser fraternel..
Ensuite, il le ramène au Vénérable Maître, auquel le récipiendaire rend les même signe, attouchement et mots, tels qu'il les a reçus d'abord de lui.
Le Vénérable Maître lui dit ensuite:
Vénérable Maître
Vous connaissez, mon Frère, les obligations des Maçons envers les indigents. Vous devez aujourd'hui un offrande particulière en leur faveur. Allez vous présenter au Frère Elémosinaire, pour mettre dans le tronc des aumônes ce que vous jugerez à propos.
Le récipiendaire va faire son offrande, et lorsqu'il est de retour, le Vénérable Maître lui dit:
Vénérable Maître
Allez maintenant vous placer entre les deux Surveillants, pour y entendre les instructions et explications de votre grade. Elles méritent toute votre attention.
Le Maître des Cérémonies fait asseoir le candidat au bas du tableau et se place à ses côtés pour lui montrer les emblèmes qui seront indiqués pour l'instruction.
Le Vénérable Maître fait lire l'instruction morale du grade par le Frère Orateur, ou en son absence par celui qu'il a nommé pour en occuper la place.
Orateur
(instruction morale) ..........................................................................
Le Vénérable Maître fera ensuite l'instruction historique du grade, par demandes et réponses avec les deux Surveillants:
Vénérable Maître
(instruction historique) .......................................................................
L'instruction étant achevée, le Vénérable Maître dit au Maître des Cérémonies:
Vénérable Maître
Frère Maître des Cérémonies, conduisez le nouveau reçu à la place qui lui est destinée en Loge.
Le Maître des Cérémonies conduit le nouveau reçu, d'un côté ou de l'autre, à l'extrémité de la colonne des Maîtres.
CLÔTURE DE LA LOGE DE MAÎTRE
Le nouveau reçu étant placé, le Vénérable Maître dit au Frère Elémosinaire de présenter le tronc des aumônes à tous les Frères.
Celui-ci, en ayant compté le produit, en informe le Frère Secrétaire qui en fait note sur le protocole du jour.
Enfin, le Vénérable Maître dit:
Vénérable Maître
Frères Surveillants, informez-vous, chacun sur votre colonne, si les Frères n'ont rien à proposer pour le bien de l'Ordre en général, ou pour cette Loge en particulier.
Premier Surveillant
Mes Frères, de la part du Vénérable Maître, n'avez-vous rien à proposer pour le bien de l'Ordre en général, ou pour cette Loge en particulier ?
Second Surveillant
Mes Frères, de la part du Vénérable Maître, n'avez-vous rien à proposer pour le bien de l'Ordre en général, ou pour cette Loge en particulier ?
Les Frères qui auraient quelque proposition à faire, ayant reçu l'avertissement des Surveillants, annoncent leur dessein en se levant et en frappant un coup dans leurs mains, ce qu'ils ne doivent faire qu'après que les deux Surveillants ont fait la question chacun sur sa colonne.
Le Vénérable Maître étant averti par les deux Surveillants, reçoit les propositions des Frères suivant leurs rangs et leurs grades, en commençant par ceux qui sont placés à l'Orient.
Le travail étant fini, le Vénérable Maître, s'adressant au Frère Secrétaire, lui dit:
Vénérable Maître
Frère Secrétaire, lisez le protocole du jour.
Secrétaire
(protocole) ....................................................................
Après la lecture du protocole, le Vénérable Maître fait la clôture de la Loge de Maître, ensuite de celle de Compagnon, et enfin de celle d'Apprenti, comme il suit:
Le Vénérable Maître frappe un coup, qui est répété par les deux Surveillants:
Vénérable Maître O
Premier Surveillant O
Second Surveillant O
et dit en se levant:
Vénérable Maître
A l'Ordre, mes Frères.
Il tient son épée la pointe haute et le pommeau appuyé sur l'Autel.
Tous les Frères se lèvent en même temps et tirent leurs épées dont ils tiennent la pointe contre terre en se tenant au signe de Maître.
Vénérable Maître
Frères Surveillants, puisque le travail des Maîtres est fini, avertissez les Frères que je vais fermer la Loge de Maître.
Premier Surveillant
Mes Frères, je vous avertis de la part du Vénérable Maître qu'il va fermer la Loge de Maître.
Second Surveillant
Mes Frères, je vous avertis de la part du Vénérable Maître qu'il va fermer la Loge de Maître.
Vénérable Maître
Mes Frères, aidez-moi tous à fermer la Loge de Maître.
Premier Surveillant
Mes Frères, aidons tous le Vénérable Maître à fermer la Loge de Maître.
Second Surveillant
Mes Frères, aidons tous le Vénérable Maître à fermer la Loge de Maîtres.
Vénérable Maître
Unissez-vous à moi, mes Frères.
Aussitôt, tous les Frères avec le Vénérable Maître donnent ensemble, deux fois de suite, le signe entier de Maître, et ils se remettent sur le champ au second temps du signe, excepté le Vénérable Maître, qui prend son maillet avec la main droite et dit en frappant trois fois trois coups, ce qui fait neuf:
Vénérable Maître
A la Gloire du Grand Architecte de l'Univers OO-O
Sous les auspices de .....
Au nom de l'Ordre OO-O
Et par les pouvoirs que j'en ai reçu,
Je ferme cette Loge de Maître. OO-O
Les Surveillants répètent en silence la batterie par trois fois trois coups:
Premier Surveillant OO-O OO-O OO-O
Second Surveillant OO-O OO-O OO-O
Vénérable Maître
Frères Surveillants, annoncez à tous les Frères que la Loge de Maître est fermée.
Premier Surveillant
Mes Frères, la Loge de Maître est fermée.
(.....)