GRADE DE MAITRE
Décoration de la Loge
La Loge doit être tendue en noir, le Trône décoré de même ; en face du Trône on place un tombeau en forme d'obélisque avec les deux lettres : M. B. .
Ce tombeau représente celui de notre Respectable Maître Adonhiram. Au plafond et sur le milieu de l'appartement on figurera l'Etoile flamboyante, et sur le carreau on placera un cercueil en bois couvert d'un drap noir.
Il y aura trois chandeliers portant trois bougies chaque dont l'une fera face à l'Orient du coté du midi tout près du trône, et les deux autres devant les Surveillants.
Dans la chambre du milieu tous les Maîtres seront en habit noir, ils porteront un Tablier blanc doublé en soie bleue et un cordon en bandoulière de la même couleur, au bout duquel sera attaché une ganse bleue qui soutiendra une clef en ivoire ; bijoux des Maîtres.
Le Vénérable s'appele Très Respectable. Les Surveillants sont qualifiés de Vénérable, et les frères du titre de Maître.
Ouverture du Travail
Le Très Respectable frappe un grand coup de maillet et dit : Mes frères, aidez moi à ouvrir les Travaux, dans la Chambre du milieu, Vénérables premier et second Surveillants, avertissez les Maîtres de se mettre à l'ordre, vous les examinerez ensuite, leur demanderez le Mot sacré, le Signe et l'attouchement de ce grade à chacun en particulier et dans le plus grand silence.
Alors tous les frères tournent le visage contre le mur. Le Très Respectable descend du Trône et se place sur la dernière marche. Les Vénérables 1er et 2° Surv. examinent tous les frères en particulier. Arrivés au T. R. ils lui donnent le mot sacré et vont reprendre leur place.
Le T. R. remonte sur le Trône, et dit :
D. Vénérable second Surveillant, quel est votre devoir ?
R. C'est de voir si nous sommes à couvert dans la Chambre du milieu.
Le second Surveillant va voir si on est à couvert et ensuite dit au Très Respectable:
On est à couvert dans la Chambre du milieu.
D. Premier Surveillant êtes vous Maître ?
R. Examinez moi et éprouvez moi, l'acacia m'est connu.
D. Où avez vous été reçu Maître ?
R. Dans la Chambre du milieu.
D. Où se tient le T.R. ?
R. A l'Orient.
D. Pourquoi ?
R. A l'exemple du soleil qui commence sa carrière à l'Orient, de même le T. R. s'y tient pour ouvrir les Travaux dans la Chambre du milieu et mettre les Ouvriers à l’œuvre
D. Quel âge avez-vous en qualité de Maître ?
R. Sept ans.
D . Quelle heure est- il ?
R. Midi.
Le T.R. après cette réponse dit :
Il est temps d'ouvrir les travaux dans la Chambre du milieu et de mettre les Ouvriers à l'œuvre. Il frappe ensuite trois fois trois coups, que les Vénérables Surveillants répètent, ensuite tous les frères ensemble font les applaudissements par Trois fois trois sans acclamation.
Le T. R. dit aux Vénérables Surveillants.
Avertissez les Maîtres que les Travaux sont ouverts dans la Chambre du milieu, et que les ouvriers peuvent prendre leur place.
Le T. R. ordonne au f. Introducteur d'aller chercher le Récipiendaire ; le dernier Maitre reçu est étendu dans le cercueil avec le Tablier relevé sur l'estomac, et un linge teint de sang sur le visage, la main droite en équerre sur le cœur et la gauche étendue le long de la cuisse, et couvert d'un drap noir.
Le f. Introducteur ayant préparé le Récipiendaire, c'est à dire, lui ayant mis un chapeau à trois cornes, une aile abattue sur les yeux, les cheveux épars, et son tablier à demi attaché, le présente à la porte.
Réception
Le f. Introducteur arrive à la porte du Temple ou de la Chambre du milieu, frappe en Compagnon; le T. R. ordonne de suite au Vénérable second Surveillant d'aller à la porte et de voir qui frappe en Compagnon ; le second Surveillant s'étant acquitté de cette commission, vient dire au T. R. que le f. Introducteur présente un Compagnon qui demande à passer de l'Equerre au Compas.
Le T. R. ordonne de lui demander s'il a fait son temps et si ses Maitres sont contents de lui, s'il n'a jamais varié dans ses principes, et s'il a toujours le même zèle pour la maçonnerie ; enfin s'il désire de voir le tombeau; à chacune de ces questions que le second Surveillant va lui faire, il doit en venir rendre compte au T. R.; quand il va faire la dernière question, si le Récipiendaire répond, Oui, le T. R. ajoute : Ne l'épargnez pas, faites le entrer dans ce lieu pour qu'il découvre le spectacle qui se présentera à ses yeux.
Le second Surveillant lui arrache son Tablier, tire avec précipitation son épée, lui en présente la pointe de la main gauche ; le Récipiendaire la prend de la main droite et la tient sur son cœur. Il est introduit de cette sorte, on lui fait faire, par ordre du T. R. neuf fois le tour de la chambre du milieu, de l'Orient à l'Occident par le midi. On réduit ces Neuf voyages à trois seulement.
Au premier voyage, le Récipiendaire parvenu à l'Orient salue le T. R. qui lui dit :
D. Etes-vous Maçon ?
R. Mes frères et Compagnons me reconnaissent pour tel.
D. Donnez-moi le mot sacré d'Apprenti ?
R. Je ne l'ai pas reçu de même, donnez moi la première lettre je vous donnerai la seconde.
Il le donne à la manière accoutumée. Au second voyage le Récipiendaire parvenu devant le T. R. le salue, le T.R. lui dit :
D. Donnez moi le mot sacré de Compagnon ?
R. Je ne l'ai pas reçu de même, donnez moi In première lettre je vous donnerai la seconde.
il le donne à la manière accoutumée.
Au troisième voyage, le Récipiendaire de nouveau parvenu devant le T. R. le salue, et celui-ci lui dit :
D. Donnez-moi le mot de passe d'App. et celui de Comp. .
R . Il les donne.
Après chaque demande que fait le T. R. au Récipiendaire, il ordonne de continuer le voyage par le Nord. Au dernier voyage parvenu à l'Occident, le Récipiendaire reste entre les deux Surveillants. Le T. R. dit au Vénérable 1er Surveillant :
D. Vénérable 1er Surveillant, qui me présentez vous 7
R. Un Compagnon qui demande à passer de l'Equerre au Compas.
D. A-t-il fait son temps ?
R. Il a travaillé et ses Maîtres sont contents de lui.
D. Est-il digne d'être reçu Maître ?
R. Il le mérite par son application et son zèle.
D. Répondez-vous de lui ?
R. J’en réponds.
D. A-t-il vu le Tombeau ?
R. Non, mais il désire le voir.
Le T. R., s'il le juge à propos fait quelques questions au Récipiendaire sur les grades d'App. et de Compagnon.
Il faut observer que depuis le moment que le Récipiendaire est entré dans la Loge, jusqu'à ce moment ci, tous les Maîtres ont l’épée à la main, la pointe baissée sur le cercueil.
Le T. R. ordonne au Vénérable premier Surveillant de faire placer le Récipiendaire les pieds en Equerre, et de le faire passer de l'Equerre au Compas en lui faisant traverser le tombeau d'Hiram, par trois pas de Maître, ensuite de le faire approcher de l'autel, où étant arrivé, il met un genou à terre. Le T. R. vis à vis duquel il se trouve, tient son maillet levé, et le Récipiendaire la main droite sur la Bible.
Le T. R. lui dit :
Promettez vous, sous les mêmes obligations que vous avez contracté précédemment de garder le secret des Maîtres envers les Apprentis et Comp. et envers les profanes ?
Oui, T. R., répond le Récipiendaire.
Promettez-vous d'être un zélé membre de notre Loge et de vous intéresser à son élévation ?
Oui, T.R., répond le Récipiendaire.
Promettez-vous de ne jamais faire valoir le motif de nos assemblées quoi qu'elles ne fassent pas partie de nos secrets ?
Oui, Très respectable.
Le T.R. fait relever le Récipiendaire et lui dit :
Après ce que vous venez de promettre, vous devez sentir ce que peut mériter un parjure, qui serait assez malheureux que de violer son obligation, en révélant nos mystères aux profanes, on ne saurait lui réserver qu'un châtiment proportionné à son crime, il tomberait à mes pieds expirant sous mes coups, et comblerait ce tombeau de son propre cadavre. C'est à des réflexions justes et sages que je vous abandonne, après que vous aurez prêté une oreille attentive au récit que je vais vous faire.
Histoire
Après la mort de David, Salomon étant monté sur le Trône, et voulant travailler à l'élévation du Temple de Jérusalem, écrivit à Hyram roi de Tyr, qui adorait, comme lui, le Roi d'Israël, et lui envoya des Ambassadeurs pour faire alliance avec lui ; il lui demanda les bois propres pour la construction du Temple. Hyram répondit à Salomon, et lui promit tous les bois, pierres et matériaux nécessaires. Les bois furent coupés dans la forêt du Liban et les pierres furent taillées dans les carrières de Tyr. Salomon employait à cet ouvrage trente mille ouvriers, et les faisait relever tous les quatre mois, par trente mille autres. La nourriture de ces ouvriers et leur entretien étaient payés par Salomon, en bois et en huile. Hyram, roi de Tyr, jaloux de concourir par tous les moyens possibles à l'élévation de cet immortel édifice, envoya à Salomon un ouvrier fameux à travailler toutes sortes de métaux et très instruit dans l'architecture ; il s'appelait Hiram - Abif, il était le fils d'un Tyrien nommé U.s.I et sa mère, qui était alors veuve, était sortie de la tribu de Nephtali. Salomon le fit son grand architecte et lui communiqua ses projets et ses plans, le chargea de la conduite du grand Edifice qu'il élevait à Dieu, et le nomma de plus Inspecteur général de tous les ouvriers du Temple. Hiram les divisa en trois classes, celle des Apprentis, celle des Compagnons, et celle des Maîtres. Il donna à chaque classe un Signe, un attouchement et un mot, pour pouvoir reconnaître les ouvriers, et les payer selon leur mérite. Il nomma et désigna ensuite les endroits où ils devaient passer en revue et recevoir leur payement à la fin de la sixième journée. Les Apprenti s qui étaient au nombre de soixante dix mille étaient payés à la Colonne J. Les Compagnon s qui étaient au nombre de quatre vingt mille étaient payés à la Colonne B. Ces deux colonnes, comme vous le savez, étaient placées à l'entrée du Temple. La Colonne J au Nord, et la Colonne B au Midi.
Les Maîtres au nombre de trois mille six cent soixante, recevaient leur appointement dans la Chambre du milieu.
Tels étaient les arrangements que ce grand homme avait pris pour payer les ouvriers, mais comme il n'aurait pu subvenir à tout, Salomon lui donna deux adjoints qui portaient le nom de Surveillants, le premier était proposé pour payer les Compagnons, et le second les Apprentis.
Ils avaient aussi l'inspection sur les ouvriers qui étaient chargés de la police, comme aussi d'accommoder les différends qui naissaient parmi eux. Trois compagnon s mécontents des salaires qu'ils recevaient, imaginèrent de demander à Hiram, le Signe, le mot, l'attouchement de Maître et se proposèrent de l'avoir de gré ou de force, Ce grand homme était en usage à la fin de chaque semaine de faire une revue générale de tous les ouvrages. Les trois scélérats attendirent que les ouvriers fussent sortis. Ils furent se poster, un à la porte de l'Orient, l'autre à la porte du midi, et le troisième à la porte de l'Occident. Hiram ayant fait sa ronde et voulant se retirer, se présenta à la porte de l'Occident, le compagnon qui s'y trouvait lui demanda le Signe, le mot et l'attouchement de Maître ; Hiram s'y refusa mais lui promit de les lui donner lorsqu'il aurait mérité le grade ; le compagnon persistait toujours à les lui demander, et voyant qu'il ne pouvait les obtenir, lui donna un coup de règle qui l'étourdit.
Ici, le T. R. donne un coup de maillet sur le front du Récipiendaire.
Hiram revenu à lui tâcha de s'échapper par la porte du Midi, il y trouva le second de ces scélérats qui lui fit les mêmes demandes, il les refusa également, ce compagnon voyant qu'il ne pouvait rien obtenir par la douceur, employa de fortes menaces, elles ne produisirent pas plus d'effet ; transporté de colère des refus qu'il essuyait, il lui donna un coup de marteau sur la tête qui le blessa dangereusement.
Ici le T. R. donne un second coup de maillet sur la tête du Récipiendaire.
// s'enfuit par la porte de l'Orient où il eut bien de peine d'arriver ; il y trouva le troisième de ses assassins qui le menaça de le faire mourir, s'il lui refusait les Signe, le mot et l'attouchement de Maître. Hiram lui représenta qu'il ne pouvait pas les lui donner et que ce n'était pas de cette façon qu'il pouvait les recevoir, que son application au travail pourrait un jour lui mériter ce grade, et qu'alors il les lui donnerait volontiers. Ce misérable mécontent de cette réponse, insista à vouloir lui arracher les secrets de Maître par la force ; mais Hiram continue à les lui refuser avec la plus grande fermeté, ce scélérat le terrasse d'un coup de levier qu'il lui donne sur la tête.
A ces derniers mots le T. R. lui donne un coup de maillet sur la tête, comme s'il voulait l'assommer.
Les Surveillants qui sont derrière lui le placent dans le cercueil, le couvrent de suite d'un drap noir, et le visage d'un linge blanc où l'on a répandu quelques gouttes de sang.
Le T. R. ayant gardé pendant tout ce temps le silence, continue :
C'est ainsi que le plus respectable de tous les Maçons aima mieux perdre la vie que de donner le Secret du Maître à des Compagnons indignes de le recevoir.
Comme il était encore jour, les scélérats qui venaient de l'assassiner, n'osaient le sortir du Temple, ils le cachrent sous quelques pierres, et quand la nuit fut venue ils le transportèrent sur le mont Hebron où ils l'enterrèrent à peu de distance d'un acacia. Sept jours s'étant écoulés, et Salomon ne voyant point paraître Hiram, fit cesser les travaux du Temple et ordonna des recherches pour savoir ce qu'il était devenu ; mais n'en pouvant avoir des nouvelles, il rendit un Edit, par lequel il déclarait qu'aucun ouvrier ne serait payé qu'Hiram n'eut été retrouvé mort ou vif. Il ordonne à neuf Maîtres de s'emparer des portes du Temple pour s'informer de tous les Maîtres, Compagnons et Apprentis, s'ils n'auraient quelqu'indice sur l'absence d'Hiram.
Ces neuf Maîtres exécutèrent ce que Salomon leur avait prescrit en faisant des questions à quelques Compagnons; ils soupçonnèrent ceux de ce grade d'avoir assassiné Hiram pour en obtenir le mot de Maître ; mais ce qui les confirma davantage dans leurs soupçons ce fut, qu'ayant visité toutes les loges où les maçons demeuraient par nombre séparé, ils reconnurent que trois Compagnons avaient disparus. Salomon de concert avec les neuf Maîtres décida que si on découvrait le corps d'Hiram, le premier mot qu'ils prononceraient serait celui dont on se servirait dans la suite pour distinguer les Maîtres des Compagnons, et que le Signe et attouchement seraient en même temps changés. Les neuf Maîtres après avoir fouillé très exactement dans tous les recoins du Temple se divisèrent en trois branches.
Trois sortirent par la porte de l'Occident, trois par celle du midi et trois par celle de l'Orient, dans le dessein de ne pas revenir qu'ils n'eussent quelque nouvelle d'Hiram ; ils eurent l'attention en faisant leur perquisition de ne s'éloigner les uns des autres que de la portée de la voix. Après avoir cherché inutilement pendant huit jours, ils arrivèrent le neuvième sur le mont Hébron l'un d'eux harassé de fatigue se reposa, mais sentant que la terre s'éboulait sous ses pieds, il s'aperçut qu'elle avait été nouvellement remuée, ce qui le surprit d'autant plus que cet endroit et les environs étaient incultes graveteux et stériles ; il appela les autres Maîtres, et s'étant assurés que quelqu'un y pouvait être enterré, sans passer plus avant, ils résolurent d'en instruire Salomon, mais pour retrouver l'endroit à leur retour, ils coupèrent une branche de l'acacia qui était à une petite distance ; ils la plantèrent sur le terrain où ils se proposaient de faire une fouille. Ayant rendu compte à Salomon de cette découverte, ce Prince les engagea d'y retourner et d'y creuser dans l'endroit désigné.
Ici le T. R. quitte sa place, après avoir frappé trois coups de maillet sur l'autel et dit:
Mes frères, entourez le cercueil.
Tous les frères placés, ils en font trois fois le tour ; le T. R. marchant le premier. Après le dernier tour, le T. R. s'arrête à l'Orient et tous les frères entourent de nouveau le cercueil. On fait la chaîne. Le T. R. fait passer en silence trois paroles:
La 1ère Le Maître est mort.
La 2° Trois Compagnons l'ont tué.
et La 3° Jéhovah . (ancien mot de Maître).
Après quoi le T. R. continue l'histoire, en disant :
Les neuf Maîtres retournèrent sur le Mont Hébron, ils commencent à fouiller la terre, et reconnurent que c'était effectivement le Corps d'Hiram qui y était caché, ils portèrent tous la main sur la poitrine, en témoignage de douleur et tenant la main gauche tendue en signe d'étonnement et d'horreur, comme si on voulait éloigner un objet odieux. Ensuite, un d'eux le prit par le premier doigt et prononça le mot Jakin , le second le prit par le second doigt, et prononça Booz ; le doigt lui resta à la main, un troisième le prit par le poignet et sentant qu'il se séparait du bras, prononça et dit Makbenak , qui signifie : la chair se sépare des os.
Ici le T. R. ayant relevé le Récipiendaire après lui avoir pris le premier doigt, ensuite le second, ensuite le poignet, il lui dit que c'est là le mot, le Signe et l'attouchement des Maîtres, et que ce signe doit se faire en mettant pied contre pied, genoux contre genoux, poitrine contre poitrine, joue contre joue, et en passant le bras gauche par dessus l'épaule prononçant le mot Makbenak .
Enfin, étant convenu que ce mot serait dorénavant celui des Maîtres, ils achevèrent d'exhumer le corps d'Hiram, pour lui rendre les derniers devoirs. Ils le transportèrent dans le Temple de Salomon, où il lui fit dresser un tombeau sur lequel il fit poser un médaillon en Or, fait en triangle, où était gravé M. B. Tous les Maîtres assisteront à la cérémonie en tablier et en gants de peau blanche, pour marquer qu'aucun d'eux n'avait souillé leurs mains du sang de leur Chef.
Vous venez de voir dans cette histoire que notre R. M. Hiram a préféré la mort, plutôt que de trahir ses serments. Ainsi doivent être les maçons, ils doivent avoir sans cesse devant les yeux le courage héroïque de ce grand homme et imiter sa discrétion et ses vertus.
Le T. R. après avoir achevé le récit de l'histoire d'Hiram, donne le mot de passe au Récipiendaire, qui est Giblimm ; et lui dit d'aller donner le Signe, l'attouchement, le mot sacré et le mot de passe, aux Vénérables frères premier et second Surveillants, et généralement a tous les frères. Dès que le Récipiendaire a pris sa place, le T. R. aidé des Surveillants commence l'Instruction.
Instruction
D . Etes-vous Maître ?
R . Examinez moi, éprouvez moi, l'Acacia m'est connu.
D . Où avez-vous été reçu Maître ?
R . Dans la chambre du milieu.
D . Comment y êtes-vous parvenu ?
R . Par un escalier dérobé, fait en forme de vis, qui se monte par Trois, Cinq et Sept.
D . Que signifie ces nombres ?
R . Qu'il faut Trois ans pour faire un apprenti, Cinq pour un Compagnon et Sept pour un Maître ?
D . Comment avez-vous passé à la Maîtrise ?
R. En passant, de l'Equerre au Compas, et traversant le tronc de notre Respectable Maître Adon-Hiram.
D . Sans doute que vous avez été reçu Apprenti et Compagnon
R . J et B me sont connus, et j'ai à ma disposition la Clef de toutes les loges.
D . Qui s'est opposé à votre entrée dans la Chambre du milieu ?
R . Un Vénérable Surveillant.
D . Qu'a-t-il exigé de vous ?
R . Un Signe, un mot, un attouchement.
D . Donnez moi le Signe ?
R . Pour réponse : on le donne.
D . Donnez moi le mot ?
R . Vous savez mieux que moi T.R. que je ne puis le donner qu'en Loge.
D . Nous y sommes.
R. Donnez moi la première partie, je vous donnerai la seconde.
D. Qu'avez-vous vu en entrant dans la Chambre du milieu ?
R . Tristesse, gémissement et lumière.
D. Comment voyagent les Apprentis et les Compagnons ?
R . De l'Occident à l'Orient.
D . Pourquoi ?
R . Pour aller chercher la lumière.
D . Comment voyagent les Maîtres ?
R . De l'Orient à l'Occident.
D . Pourquoi ?
R . Pour aller répandre la lumière.
D . Si un de vos frères était perdu, où iriez vous le trouver ?
R. Entre l'Equerre et le Compas.
D . Pourquoi ?
R . Parce qu'un bon maçon ne saurait s'écarter du chemin de la vertu et de la probité.
D. Combien y-a-t'il de portes à votre Loge ?
R . Trois.
D - Comment sont-elles placées ?
R . Une à l'Orient, une au Midi, et l'autre à l'Occident.
D . Comment le savez vous ?
R . On me la dit en m'apprenant la façon dont fut massacré notre T. R. Maître, par trois Compagnons scélérats qui voulurent lui arracher la parole de Maître ou la vie.
D.Comment sait-on que c'était des Compagnons qui avaient commis ce crime ?
R. Par l'appel général qu'on fit des ouvriers auquel trois Compagnons ne se trouvèrent point.
D. La parole ayant été perdue, comment a-t-on pu la retrouver ?
R. Les Maîtres soupçonnant l'assassi nat d'Hiram et craignant que la force des tourments ne lui eut arraché la parole de Maître, convinrent entre eux que le premier mot qui serait proféré, en le retrouvant, leur servirait à l'avenir pour se reconnaître, il en fut de même du Signe et de l'attouchement.
D. Combien envoya-t-on de Maîtres à la recherche d'Hiram ?
R. Neuf, désignés par les neuf lumières qui éclairent la Chambre du milieu.
D. Où trouva-t-on le corps de notre Respectable 'Maître ?
R. Dans un tas de décombres d'environ neuf pieds cubes, sur lequel on avait planté une branche d'acacia.
D. A quoi devait servir cette branche ?
R. Aux Maîtres qui furent envoyés à la recherche du corps d'Hiram, pour reconnaître l'endroit où ils soupçonnaient qu'il avait été enterré.
D. Combien avez-vous vu de grandes lumières ?
R. Trois.
Nommez les moi.
Le Soleil, la Lune et l'Etoile flamboyante.
D. Pourquoi trois lumières ?
R. Parce qu'une bonne Loge ne saurait être trop éclairée.
D. Où avez vous passé pour parvenir au Grade de Maître ?
R. Entre deux colonnes et un portique.
D. Quelle était la largeur et la hauteur de ce portique ?
R. D'une telle proportion qu'aucun profane ne pouvait passer.
D. Où avez vous reçu des gages en qualité de Maître ?
R. A la Chambre du milieu.
D. Avez-vous été payé ?
R. Je suis content.
D. Qu'avez vous vu de plus dans la Chambre du milieu ?
R. Une grande lumière plus éclatante que le soleil, au milieu de laquelle j'ai aperçu /a lettre G.
D . Que signifie la lettre G. ?
R . Elle est l'initiale du mot Got, qui en anglais, signifie Dieu.
D . Que venez vous faire ici ?
R . Chercher ce qui était perdu, et qu'avec votre secours, j'espère recouvrer.
D . Qu'est-ce qui était perdu ?
R . La parole de Maître.
D . Comment fut-elle perdue?
R . Par trois grands coups et par la mort d'Hiram.
D. Où fut-elle retrouvée ?
R . Dans son Tombeau.
D. Quelle forme avait ce Tombeau ?
R . Trois pieds de largeur, Cinq de profondeur et Sept de longueur.
D. Quelles sont enfin les marques distinctives des Maîtres?
R . Un Signe, un attouchement, deux paroles, et les cinq points parfaits de la Maîtrise.
D . Quel est le mot de passe de Maître?
R . Four réponse on le donne.
D . Comment vous nommez vous?
R. Acacia est mon nom.
D. Lorsqu'un Maçon est en danger, que doit-il faire pour appeler
les frères à son secours?
R . Il doit faire le Signe de Secours et dire
D Que signifient ces mots ?
R. Que les maçons se regardent comme les descendants d'Hiram et se disent Enfants de la Veuve.
D . Quel âge avez-vous en qualité de Maître ?
R . Sept ans.
D. Que signifie cet âge ?
R . Le temps que Salomon employa à construire le Temple.
D. Où se tient le T. R. Maître ?
R. A l'Orient.
D. Pourquoi ?
R . A l'exemple du soleil qui commence et ouvre la carrière du jour du côté de l'Orient, de même le T. R. Maître s'y tient pour ouvrir et éclairer la Loge, et mettre les ouvriers en œuvre.
D. Où se tiennent les Vénérables Surveillants ?
R . A l'Occident.
D . Pourquoi ?
R . A l'exemple du soleil qui termine la carrière du jour vers cette partie du monde, de même les Vénérables Surveillants s'y tiennent pour payer et congédier les ouvriers, et fermer la Chambre du milieu.
D . Sur quoi travaillent les Maîtres ?
R . Sur la planche à tracer.
D . A quoi sert-elle ?
R . A tracer les plans qui doivent servir de règle aux Compagnons.
D . Quelles doivent être les qualités d'un Maître 7
R . Sagesse, force et beauté.
D . Comment peut il réunir ces qualités si rares ?
R. La sagesse, dans ses mœurs, la force, dans l'union avec ses frères ; et la beauté dans son caractère.
Pour fermer les Travaux dans la Chambre du milieu .
D . Vble 1er Surv. quel âge avez-vous en qualité de Maître ?
R . Sept ans.
D. Où se tiennent les Vénérables Surveillants ?
R . A l'Occident.
D . Pourquoi ?
R. A l'exemple du soleil qui termine sa carrière à l'Occident, les Surv. s'y tiennent pour aider le T. R. à fermer les Travaux de la Chambre du milieu.
D . Quelle heure est-il ?
R . Il est minuit.
Il est donc temps de fermer les Travaux dans la Chambre du milieu.
Le T. R. frappe 3 fois 3 coups. Les V. Surv. les répètent. Tous les frères frappent ensuite ensemble 3 fois 3 coups dans leurs mains et disent trois fois......
Ensuite le T.R. dit aux V. Surv. :
Avertissez les frères que les travaux sont fermés dans la Chambre du milieu. Et chacun se retire.